Lab-École : Les écoles du futur seront en bois

Les concepts architecturaux de six projets d’écoles primaires ont été dévoilés plus tôt cette semaine par le Lab-École, l’organisme fondé par l’architecte Pierre Thibault, le chef Ricardo Larrivée et Pierre Lavoie, l’homme derrière le défi portant son nom. À notre grand enthousiasme, le bois est abondamment utilisé dans ces bâtiments scolaires où il apporte beaucoup de chaleur, de caractère ludique et de zénitude. Une bonne nouvelle pour les futurs élèves qui pourront profiter des bienfaits biophiliques de ce matériau.

Une nouvelle génération d’écoles qui prendront la forme de véritables milieux de vie

Les six écoles primaires du Lab-École qui verront le jour à Gatineau, à Maskinongé, à Québec, à Saguenay, à Shefford et à Rimouski prennent la forme de véritables milieux de vie bienveillants et ouverts sur leur environnement et leur communauté. Ces écoles offriront plus d’espace et de flexibilité, ce qui permettra aux enfants de mieux apprendre, de mieux bouger et de mieux manger. Elles offriront des espaces de rassemblement lumineux, des salles à manger conviviales et des corridors élargis qui prendront la forme de ruelles d’apprentissage.

Les concepts font suite à deux années intensives de recherche-création, de consultations et de mobilisations réunissant des centaines d’intervenants clés (enseignants, architectes, chercheurs, citoyens, parents, représentants des services de garde, élus municipaux, organismes, etc.). La majorité des concepts a d’ailleurs fait l’objet du concours d’architecture Imaginons les écoles de demain ensemble, mis en œuvre par le Lab-École. Il s’agissait du premier concours d’architecture dédié au bâtiment scolaire depuis près de 50 ans au Québec. Plus de 160 propositions ont été soumises pour cinq projets d’agrandissement ou de construction de nouvelles écoles primaires. L’esquisse du Lab-École Québec a pour sa part été conçue par l’équipe du Lab-École.

Les chantiers débuteront dès le printemps 2021 et l’inauguration des premières écoles est prévue en 2022.

Puisqu’un élève sur quatre fréquentant l’école Pierre Elliott Trudeau Elementary School est issu des Premières Nations, l’agrandissement de 2 453 m² qui prévoit l’ajout de huit nouvelles classes s’inspire de l’esprit autochtone en intégrant la nature comme source de contemplation et d’apprentissage. Le projet crée une cour intérieure sécurisante et invitante avec des fonctions communes placées tout autour de celle-ci, dont un espace avec des gradins et une salle culturelle ouverte sur la nature qui participeront à la création d’un véritable sentiment de communauté. Les rendus architecturaux laissent entrevoir qu’une structure en bois lamellé-collé laissée apparente à l’intérieur sera utilisée, notamment pour les sections fenestrées, et que les gradins seront également en bois.

Ce projet d’agrandissement de l’école Saint-Joseph propose la création d’un parcours éducatif inspiré par le modèle de la rue d’apprentissage. En continuité avec les pavillons existants, l’agrandissement vient relier les trois pôles de l’école : le pôle civique, qui comprend l’aire d’accueil principale en plus d’abriter les locaux administratifs et le secteur préscolaire; le pôle culture et création, situé au cœur de l’école et abritant les ateliers, la salle à manger, la cuisine et les gradins; ainsi que le pôle sportif, qui abrite le gymnase et les espaces sportifs connexes. Cette configuration permet d’offrir une série d’espaces collectifs aménagés aux abords des espaces de circulation. À l’extérieur, le lien entre les pôles est assuré par une galerie couverte et un préau favorisant les rassemblements. Des entrées aménagées depuis la galerie permettent d’accéder à différents secteurs de l’école. Les rendus architecturaux laissent entrevoir que l’agrandissement sera doté d’une structure apparente en bois lamellé-collé et que des revêtements en bois seront également privilégiés à l’intérieur et à l’extérieur.

Située dans un champ à l’orée dune forêt, la nouvelle école de Rimouski qui accueillera 500 élèves s’inspire du paysage environnant. Sa toiture aux pentes douces fait écho au terrain légèrement ondulé, tout comme les matériaux, dont le bois lamellé-collé prévu pour la structure, lequel rappelle le secteur boisé à proximité. L’abondante fenestration laisse à la fois entrer la lumière et le paysage afin d’offrir aux élèves un contact régulier avec la nature. À l’extérieur, les enfants retrouveront diverses structures de jeu et espaces ludiques d’apprentissage que l’on n’a pas l’habitude de voir dans une cour d’école, dont une tyrolienne, un petit village, des chemins tondus dans l’herbe, un paysage lunaire de même qu’un verger et des jardins communautaires. L’école devient ainsi un lieu de rassemblement accessible où les amis et la famille peuvent passer du temps libre ensemble, renforçant du même coup les liens de communauté.

Cette nouvelle construction située sur les anciens terrains de l’école Marguerite-d’Youville comptera 15 classes, dont trois de niveau préscolaire et douze de niveau primaire. Le bâtiment est scindé distinctement en maisonnettes, ce qui contribue à transformer l’école ordinairement d’allure institutionnelle pour en faire un endroit accueillant pour les tout-petits. L’école a ainsi l’apparence d’un petit village qui s’organise autour d’une cour extérieure sécurisante qui sert à la fois aux activités récréatives et aux apprentissages. Le projet met en valeur les matériaux régionaux bruts ou recyclés, dont le bois qui est utilisé pour la structure ainsi qu’en revêtement intérieur et extérieur. La structure jumellera d’ailleurs l’ossature légère pour les maisonnettes de plus petits gabarits, le bois lamellé-collé pour les espaces collectifs demandant de plus grandes portées et l’aluminium pour la toiture, la coulée des fondations de béton et des dalles de plancher en plus d’être utilisé dans la pâte cimentaire qui revalorisera les matières résiduelles de l’aluminium par souci d’écologie. La réutilisation de montants de bois franc utilisés dans la livraison des matières premières pour fabriquer le mobilier est également proposée.

Cette nouvelle école de 16 classes, dont quatre de niveau préscolaire et douze de niveau primaire est située sur un terrain entouré de champs d’un côté et d’une forêt de l’autre. L’école est divisée en plusieurs petits pavillons en forme de maisons, une apparence familière pour les élèves. Ces pavillons se regroupent autour d’un cœur central, celui de la cour, qui s’ouvre afin d’offrir une vue sur le mont Shefford. Chaque classe possède une prolongation offrant un espace couvert à l’extérieur, accessible par des portes-patio et permettant des apprentissages en pleine nature tout en étant à l’abri des intempéries. En plus de la cour, une grande zone de collaboration sur deux étages se trouve au centre de chacun des pavillons. Organisées autour de quatre classes, ces zones favorisent les travaux de groupe au rez-de-chaussée et des activités demandant davantage de concentration dans la partie mezzanine, laquelle est accessible par des gradins. Ces espaces communs sont également ponctués de puis de lumière triangulaires qui servent aussi de dispositifs bioclimatiques en y attirant la chaleur où elle peut être évacuée pendant les journées chaudes d’été. Les rendus architecturaux laissent entrevoir que le bois sera abondamment utilisé comme matériau de revêtement et de structure. Dans le gymnase, l’utilisation de fermes de toit hybrides utilisant une combinaison de bois lamellé-collé et de câbles en tensions conférera une expression unique et chaleureuse.

Cette nouvelle école sera implantée dans le Vieux-Limoilou et remplacera le bâtiment actuel dont l’état de vétusté ne pouvait permettre une rénovation adéquate. Avec ses quatre classes de niveau préscolaire et ses seize classes de niveau primaire, cette école devrait accueillir plus de 400 élèves. Conçu comme une grande maison ouverte sur la communauté, le bâtiment offrira un milieu de vie accueillant et bienveillant favorisant l’intégration sociale des familles. Le concept architectural novateur de l’école repose sur une construction en paliers, qui multiplie les accès à l’extérieur grâce à ses toits habitables qui seront une sorte d’extension à la cour. L’école, qui s’inspire en partie du modèle d’une rue d’apprentissage, inclura notamment des espaces collaboratifs, des gradins, un potager, une cuisine et une salle à manger qui pourront être accessibles à la communauté en dehors des heures de classe. Les rendus architecturaux laissent entrevoir que le bois sera utilisé pour plusieurs éléments d’ébénisterie architecturale, dont les gradins, les étagères et les meubles.