Financé par le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois (remplacé par le Programme d’innovation en construction bois) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts
L’école Riverside est constituée de deux modules d’un étage qui comprennent deux salles de classe et un vestiaire. La superficie au sol du bâtiment est de 254 mètres carrés.
La structure de la toiture, des planchers et des murs extérieurs est composée principalement de panneaux de bois lamellé-croisé (CLT), en combinaison avec un système de poutres et colonnes en bois lamellé-collé (BLC) pour la toiture et avec un système de poutres en BLC pour le plancher.
En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 6 900 kg éq. CO2 (soit 27,2 kg éq. CO2/m2). Les toitures, les planchers et les murs extérieurs, composées de bois lamellé-croisé (CLT), représentent respectivement 35 %, 31 % et 25 % des émissions de GES associées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment, soit 2 437 kg éq. CO2, 2 140 kg éq. CO2 et 1 733 kg éq. CO2. En ce qui concerne les matériaux utilisés, les émissions de GES se répartissent de la manière suivante : 93 % sont attribuables au bois et 7 % à l’acier utilisé dans ce projet.
Figure 1 — Émissions de GES attribuables à la structure du bâtiment réalisé
Innovation proposée
L’innovation du bâtiment réside dans sa conception de salles de classe modulaires, mettant en œuvre une construction en bois massif, notamment avec l’utilisation de bois lamellé-collé et lamellé-croisé. Ce choix de matériaux permet une construction préfabriquée qui vise à minimiser les pertes de matériaux tout en optimisant les espaces et en favorisant l’éclairage naturel.
La structure des modules offre une rigidité tout en permettant un démontage et une relocalisation selon les besoins. Les assemblages muraux et de plancher sont conçus pour assurer un confort thermique et acoustique, facilitant ainsi le bon déroulement des activités à l’intérieur des salles.
De plus, la résistance au feu intrinsèque des matériaux structuraux utilisés garantit un comportement sécuritaire. Enfin, l’esthétique des salles de classe met en avant la beauté naturelle du bois, créant ainsi un environnement chaleureux et propice à l’apprentissage.
Scénario de référence
Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.
Dans cette analyse, deux scénarios de référence sont retenus. Le premier présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, avec une ossature légère en bois comprenant des poutres en bois lamellé-collé qui soutiennent des solives. Le second scénario, quant à lui, comporte une ossature légère en acier.
- Ossature légère en bois :
Les émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure de ce scénario sont estimées à 4 209 kg éq. CO2 (soit 16,6 kg éq. CO2/m2). Les poutres en bois lamellé-collé et les colonnes en bois d’œuvre composé supportant le plancher et la toiture représentent 24 % des émissions de GES, soit 1 020 kg éq. CO2. Le plancher et la toiture, composés principalement de solives en bois d’œuvre et de contreplaqué, ainsi que les murs extérieurs, en colombages de bois et contreplaqué, représentent respectivement 31 %, 20 % et 25 % des émissions de GES associées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment, soit 1 289 kg éq. CO2, 827 kg éq. CO2 et 1 073 kg éq. CO2. En ce qui concerne les matériaux, 83 % et 17 % des émissions de GES sont respectivement attribuables aux différents éléments en bois et aux assemblages en acier (clous, vis, plaques, boulons, écrous) utilisés dans ce scénario.
Figure 2 — Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence en ossature légère de bois
- Ossature légère en acier
Les émissions de GES attribuables à la fabrication des matériaux de structure du second scénario de référence, en ossature légère d’acier, sont estimées à 29 351 kg éq. CO2 (soit 116 kg éq. CO2/m2).
Les toitures et les planchers, composés principalement d’éléments d’ossature légère en acier, dont les planchers sont recouverts d’un tablier métallique, représentent respectivement 32 % et 29 % des émissions de GES associées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment, soit 9 392 kg éq. CO2 et 8 515 kg éq. CO2.
En ce qui concerne les matériaux, l’acier représente 96 % et le bois 4 % des émissions de GES.
Figure 3 — Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence en ossature légère d’acier
Résultat Gestimat :
Lorsqu’il est comparé au scénario de référence en ossature légère en bois, le bâtiment réalisé amène une augmentation d’émissions de GES attribuables à la fabrication des matériaux de structure de 2 691 kg éq. CO2, soit une augmentation de 64 %. Toutefois, le bâtiment réalisé amène une réduction d’émissions de GES attribuables à la fabrication des matériaux de structure de 22 451 kg éq. CO2, soit une réduction de 76 %, lorsqu’il est comparé au scénario de référence en ossature légère d’acier.
Figure 4 — Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure du bâtiment réalisé (1), du scénario de référence en ossature légère en bois (2) et du scénario de référence en ossature légère en acier (3)
À propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)
Le Programme d’innovation en construction bois (PICB) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.
Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.
Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois.