You need to enable your cookies to buy on this website.

Connexion
Politique de protection des renseignements personnels Inscription

Actualités

L’école Wahta’ : un projet architectural audacieux porté par le bois

25 septembre 2025

La rénovation et l’agrandissement de l’école Wahta’, un projet qui s’insère harmonieusement au cœur de la communauté huronne-wendate à Wendake, se démarquent par son travail bien résolu avec le matériau bois. Le projet se déroulait sur deux phases, la première visant la mise aux normes et le réaménagement de la partie existante, tandis que la seconde portait sur la réfection de la façade extérieure ainsi qu’un agrandissement. La firme d’architecture DG3A, qui a travaillé sur le projet de l’école Wahta’ s’est vu décerner le prix Sustainable Forestry Initiative (SFI) lors des 41e Wood Design & Building Awards à Vancouver cette semaine. 

Le bois comme réponse aux défis architecturaux 

L’agrandissement, destiné à accueillir un service de garde et une cuisine modernisée, a été conçu autour d’une structure courbe évoquant les maisons longues traditionnelles. Ce choix a immédiatement orienté les concepteurs vers le bois, seul matériau capable de répondre aux exigences techniques et esthétiques du projet. Comme nous l’explique Steve Fortier-Evers, architecte associé chez DG3A, « Contrairement à l’acier ou au béton, le bois permet une mise en forme souple et précise, notamment grâce à l’utilisation de lamellé-collé, idéal pour les courbes serrées et les transitions fluides entre murs et toitures ». L’agrandissement de l’école Wahta’ eut recours à un volume net global de 36 mètres cubes de bois, incluant la structure et le platelage.  

La structure principale de l’agrandissement, fournie par Art Massif, repose sur des arches en bois. Les arches en bois étaient surmontées d’un platelage également en bois, renforcé par du contreplaqué mince cloué en plusieurs couches. Ce système a permis de créer un effet de diaphragme, assurant la stabilité et la rigidité de l’ensemble. L’ajout du contreplaqué, bien que non prévu initialement, a été recommandé par le fabricant pour améliorer le contreventement. Pour un projet comme celui-ci, le rayon de courbure était assez étroit, le plus petit tournait autour de 1000 millimètres, ce qui n’est pas standard.  Pierre-Yves Leroux, ingénieur chez Art Massif expliquait que « Le rayon de courbure était en-dessous du rayon minimum que nous pouvons réaliser sur notre presse standard. Nous avons donc dû avoir recours à la fabrication de gabarits de pressage sur mesure. Les lamelles ont dû être réduites à 6 millimètres ». 

Le projet a dû composer avec plusieurs contraintes, notamment normatives et techniques. L’un des défis résidait dans la transition entre les normes d’isolation et d’étanchéité du toit et du mur, qui ne sont pas identiques. Steve Fortier-Evers approfondit : « C’était un défi en soi de savoir quoi utiliser comme matériau quand un mur en courbe à la verticale devient un toit et que le toit devient mur ». Les concepteurs ont ainsi opté pour une sur isolation des murs afin de garantir la performance thermique. La complexité des formes, l’intégration des normes et la recherche de matériaux adaptés ont poussé une collaboration étroite avec les ingénieurs et les fabricants.  

Le choix du revêtement extérieur a également été complexe. Bien que le bois ait été envisagé, des considérations de durabilité et de résistance aux graffitis ont conduit à l’adoption de tuiles d’ardoise. Ce matériau robuste offre une surface lavable et résistante tout en conservant une matérialité naturelle chère au projet. Également, le recours à des plafonds apparents en bois a permis d’exploiter tout le volume disponible créant ainsi un effet de hauteur. L’utilisation du bois se fait de manière très harmonieuse et chaque détail a été minutieusement réfléchi. D’ailleurs, les assemblages sont très bien dissimulés, ils ont principalement été réalisés avec des connexions acier sur mesure, des goujons, vis et tiges collées. Finalement, les gicleurs ont été peints de couleur bois pour une meilleure intégration, permettant de dissimuler visuellement ces services.  

L’École Wahta’ s’affiche comme un projet réussi en bois avec une vision architecturale porteuse de sens. Elle sera sans doute grandement appréciée par la communauté Huronne-Wendate, un ajout renforçant le lien entre leur école et leur culture.

  • Équipe de projet

    Architecte : DG3A 

    Ingénieur mécanique : CBTEC 

    Ingénieur structure : BDCO 

    Installation : Structures AM 

    Entrepreneur général : Construction Durand 

    Fournisseur de la structure de bois : Art Massif