Financé par le Programme d’innovation en construction bois du ministère des Ressources naturelles et des Forêts.
Situé à Sainte-Cécile-de-Masham en Outaouais, le nouveau bâtiment rectangulaire de deux étages, avec des dimensions de 39 m x 18 m, sert d’hôtel de ville pour la municipalité de La Pêche. Conçu pour répondre aux normes rigoureuses du concept Passivhaus, il offre une superficie au sol de 700 m² et une superficie totale de planchers de 1340 m². La structure apparente en gros bois d’œuvre repose sur une fondation en béton armé, conférant au bâtiment une esthétique chaleureuse et naturelle tout en assurant robustesse et durabilité.
En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 198 670 kg éq. CO2 (soit 148 kg éq. CO2/m2). Les fondations représentent 67.5% des émissions de GES, soit 134 040 kg éq. CO2. Les poutres et colonnes sont responsables de 15 % des émissions de GES totales, soit 29 051 kg éq. CO2. La toiture et le plancher en CLT et en béton sont responsables, respectivement, de 10 % et 8 % des émissions de GES totales, soit 18 481 kg éq. CO2 et 16 799 kg éq. CO2. Pour ce qui est des matériaux, le béton est responsable de 54% des émissions de GES, tandis que l’acier et le bois sont responsables respectivement de 33% et 13%.
Figure 1 – Émissions de GES attribuables à la structure du projet réalisé
Innovation proposée :
Le nouveau bâtiment de l’hôtel de ville de La Pêche intègre plusieurs innovations architecturales et technologiques, alignées avec les standards Passivhaus pour une efficacité énergétique optimale. La structure du bâtiment utilise du bois lamellé-collé (BLC) pour les poutres et colonnes, ainsi que du bois lamellé-croisé (CLT) pour le plancher de l’étage, recouvert d’une chape de béton pour renforcer la stabilité et l’inertie thermique.
Le contreventement est assuré par des diagonales en BLC sur les quatre façades, garantissant une stabilité latérale efficace. Une des caractéristiques distinctives du bâtiment est sa toiture en forme de dents-de-scie, composée de panneaux de CLT, qui assure une portée libre de 18 mètres dans le sens court du bâtiment, permettant une grande flexibilité dans l’aménagement intérieur.
Scénario de référence :
Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.
Le scénario de référence retenu, qui présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, est un scénario dont l’ensemble des composantes structurales est en acier. Les émissions de GES liées à la fabrication de ce scénario sont estimées à 330 444 kg eq. CO2 (soit 247 kg eq. CO2/m2). Les fondations sont responsables de 41% des émissions de GES. Les poutres et colonnes sont responsables de 28% des émissions des GES. La toiture est responsable de 23%. Pour ce qui est des matériaux, l’acier est responsable de 67% des émissions de GES tandis que le béton représente 33%.
Figure 2 – Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence
Résultat GESTIMAT :
La différence entre le scénario de référence et le bâtiment réalisé est principalement attribuable au type de structure utilisé, soit une structure avec du bois pour le bâtiment réalisé comparativement à une structure en acier pour le scénario de référence. Le choix du projet innovant au lieu du scénario de référence, scénario considéré comme standard, a permis d’éviter 131 774 kg éq. CO2 (soit 99 kg éq. CO2/m²).
Figure 3 – Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure du projet réalisé (1) et du scénario de référence (2)
À propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)
Le Programme d’innovation en construction bois (PICB) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.
Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.
Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois.