Financé par le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois (remplacé par le Programme d’innovation en construction bois) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts
L’agrandissement de l’école primaire des Cerisiers s’est fait en 2023, soit 64 ans après la première partie construite en 1959. Cette nouvelle section, qui est de construction combustible et qui est entièrement giclée, est constituée de deux étages hors-sol avec une structure en bois massif d’une superficie de 1364 m2 au rez-de-chaussée et une superficie totale de plancher d’environ 2384 m2. Deux classes spécialisées, un espace polyvalent, une cuisinette, trois bureaux, un bloc sanitaire avec vestiaires, un gymnase et un espace casier forment le rez-de-chaussée. L’étage comporte, quant à lui, six classes, dont quatre avec mezzanine, ainsi qu’un bureau d’orthopédagogie. En plus de combiner les avantages de la construction en ossature légère et en bois d’ingénierie, le projet utilise des colombages de bois pour les murs et les cloisons, ainsi que des isolants en fibre de bois. À l’intérieur comme à l’extérieur, plusieurs matériaux de finition ainsi que des solutions acoustiques à base de matériaux biosourcés ont été intégrés afin d’assurer le confort et la fonctionnalité des espaces d’apprentissage. Cette approche permet de réduire l’impact environnemental du bâtiment, de valoriser les ressources et le savoir-faire local, tout en créant un milieu scolaire chaleureux et stimulant.
En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 137 345 kg éq. CO2, soit 76 kg éq. CO2/m2. Les poutres et colonnes en bois et en acier sont responsables de plus de la moitié des émissions de GES totales, soit 53,5%. Les planchers représentent 18,8% se rapprochant des toitures qui, elles, représentent 18,4%. Les murs extérieurs en OLB, incluant l’isolant biosourcé en fibres de bois, sont responsables de 6,9% des émissions de GES totales, tandis que les murs intérieurs sont seulement responsables de 2,4%.

Figure 1 – Émissions de GES attribuables à la structure du bâtiment réalisé
Innovation proposée :
Le projet d’agrandissement de l’école des Cerisiers se distingue par une intégration poussée et réfléchie du bois pour la majorité des composantes principales du bâtiment. L’innovation réside dans l’approche globale adoptée par Leclerc Architectes, Lucie Paquet architecte et Paulette Taillefer architecte, qui vise à maximiser l’usage du bois dans un contexte institutionnel québécois encore peu exploré, tant pour sa performance structurelle que pour ses qualités environnementales et son lien direct avec la nature. Ce projet devient ainsi une belle démonstration des multiples possibilités offertes par les matériaux biosourcés dans un bâtiment public à vocation éducative.
Cinq grandes orientations ont guidé l’intégration du bois : un bâtiment de type combustible respectant les exigences du Code de construction du Québec, une charpente principale et secondaire optimisée, une enveloppe utilisant des composantes biosourcées, des solutions acoustiques performantes en fibre de bois, ainsi que l’utilisation du bois pour les parements extérieurs et les finitions intérieures. Ensemble, ces choix contribuent à la réduction de l’empreinte carbone du bâtiment, à l’amélioration du confort des usagers et à la mise en valeur des ressources locales.
Parmi les éléments les plus novateurs, notons l’utilisation de la fibre de bois comme isolant principal et secondaire dans l’enveloppe verticale et l’enveloppe horizontale des soffites. Cette approche, encore peu répandue dans les bâtiments institutionnels québécois au moment de la conception, représente une solution à la fois écologique, performante et porteuse d’un grand potentiel de développement pour le secteur de la construction durable. Le bâtiment contient par ailleurs un volume de 792 m³ de bois (excluant les finitions), témoignant de l’ampleur de cette démarche exemplaire.
Scénario de référence :
Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.
Le scénario de référence retenu, qui présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, est un scénario dont l’ensemble des composantes structurales est en acier. Les émissions de GES liées à la fabrication de ce scénario sont estimées à 397 679 kg éq. CO2, soit 220 kg éq. CO2/m². Selon le scénario de référence, les poutres et colonnes représentent la majorité des émissions de GES, soit 47,9%. Les toitures correspondent à 19%. Les murs extérieurs sont responsables de 11,1% et les murs intérieurs, 6,7%. Les planchers sont, quant à eux, responsables de 15,3% des émissions de GES totales.

Figure 2 – Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence
Résultat GESTIMAT :
La différence entre le scénario de référence et le bâtiment réalisé est principalement attribuable au type de structure utilisé, soit une structure mixte en bois lamellé-collé et en ossature légère en bois pour le bâtiment réalisé comparativement à une structure en acier pour le scénario de référence. Le choix du projet innovant au lieu du scénario de référence, scénario considéré comme standard, a permis d’éviter 260 334 kg éq. CO2, soit 144 kg éq. CO2/m².

Figure 3 – Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence (1) et du bâtiment réalisé (2)
À propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)
Le Programme d’innovation en construction bois (PICB) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.
Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.
Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois.

Équipe de projet :
Donneur d’ouvrage: Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy
Architecte(s): Paquet + Taillefer et Leclerc architectes
Ingénieur civil: Stantec
Architecte paysagiste: Mousse Architecture de paysage
Ingénieur de structure : Stantec
Ingénieur en électromécanique : Stantec


