Financé par le Programme d’innovation en construction bois) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts
Situé à Lévis, dans la région de Chaudière-Appalaches, le nouveau siège social de SmartMill se distingue par son architecture moderne et écologique. Le bâtiment, avec une superficie au sol de 1617 m² et une superficie totale de planchers de 1866 m², se divise en deux secteurs principaux : un secteur administratif de deux étages à l’avant et un secteur usine à l’arrière. La structure apparente en bois lamellé-collé confère au bâtiment une esthétique naturelle et contemporaine.
En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 84 880 kg éq. CO2 (soit 45,5 kg éq. CO2/m2). Les poutres et colonnes représente 73 % des émissions de GES associées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment, soit 61 710 kg éq. CO2. Les planchers et la toiture majoritairement en bois lamellé-collé sont responsables de 15 % et 9 % des émissions de GES totales, soit 12 401 kg éq. CO2 et 7 782 kg éq. CO2. Pour ce qui est des matériaux, l’acier, provenant principalement des connecteurs, est responsable de 53% des émissions de GES, tandis que le bois et le béton sont responsables respectivement de 43% et 4%.
Répartitions des émissions de GES
Figure 1 – Émissions de GES attribuables à la structure du projet réalisé
Innovation proposée :
La solution innovante réside dans l’intégration d’un système de désolidarisation de plancher alternatif à la chape de béton traditionnelle d’une construction en bois massif. Afin d’apporter un confort acoustique supplémentaire dans le bâtiment, il a été convenu d’installer un système composé de panneaux de fibres recyclées et de coupelles hémisphériques, intégré sous deux couches de contreplaqué dans l’assemblage plancher et plafond. En incorporant ce système, il a été possible d’éviter l’utilisation de plafonds suspendus dans les zones communes, tout en permettant de maintenir des plafonds en lamellé-collé exposés, conformément aux souhaits du client.
L’utilisation de ce système a permis de répondre à d’autres objectifs structurels, notamment en réduisant considérablement la charge totale du bâtiment, en minimisant l’épaisseur du plancher et en favorisant une économie au dimensionnement des éléments structuraux. Un platelage en bois lamellé-collé de 60 mm a ainsi été utilisé. La légèreté du produit et la facilité de son installation ont également permis de respecter l’échéancier serré du projet, tout en restant dans les limites du budget établi.
Des compositions de murs bonifiées ont été réalisées pour atteindre des exigences acoustiques supérieures entre l’usine et le secteur administratif et des cloisons acoustiques vitrées à double paroi ont également été intégrées au projet.
Scénario de référence :
Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.
Le scénario de référence retenu, qui présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, est un scénario dont l’ensemble des composantes structurales est en acier. Les émissions de GES liées à la fabrication de ce scénario sont estimées à 218 780 kg éq. CO2 (soit 117 kg éq. CO2/m2). Les poutres et colonnes en acier sont responsable de 43 % des émissions de GES. Les planchers et la toiture en acier sont responsables de 13 % et 35 % des émissions de GES totales. Pour ce qui est des matériaux, l’acier est responsable de 95% des émissions de GES tandis que le béton représente 5%.
Figure 2 – Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence
Résultat GESTIMAT :
La différence entre le scénario de référence et le bâtiment réalisé est principalement attribuable au type de structure utilisé, soit une structure avec du bois pour le bâtiment réalisé comparativement à une structure en acier pour le scénario de référence. Le choix du projet innovant au lieu du scénario de référence, scénario considéré comme standard, a permis d’éviter 133 900 kg éq. CO2 (soit 71,7 kg éq. CO2/m²).
Figure 3 – Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure du projet réalisé (1) et du scénario de référence (2)
À propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)
Le Programme d’innovation en construction bois (PICB) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.
Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.
Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois.
