Vélodrome Sylvan-Adams – Centre multisports Desjardins – 124 597 kg éq. CO2 évitées

Financé par le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois (remplacé par le Programme d’innovation en construction bois) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts  

Lors de la cérémonie du gala du International Association for Sport and Leisure Facilities (IAKS), qui s’est déroulé le 28 octobre dernier, l’équipe d’ABCP Architecture s’est vu remettre le prix Architecture Prize for sustainable, accessible and innovative sports and leisure facilities, l’une des neuf distinctions remises par l’IAKS et le Comité International Olympique (OIC) pour le Vélodrome Sylvan-Adams. 

Situé à Bromont, le nouveau vélodrome Sylvan-Adams hébergeant les différentes activités du Centre National de cyclisme de Bromont accueille une piste de 250 m, deux terrains multisports, une piste à rouleaux, une salle de musculation, une cuisine communautaire, et bien plus. Réparti sur un étage et une mezzanine, l’édifice couvre une superficie au sol de 6317 m2, avec une superficie totale de plancher de 9290 m2. Construit avec une structure hybride combinant acier, béton et bois, il est divisé en quatre secteurs principaux : le hall d’entrée, le secteur gradins, le secteur central et le secteur piste. Le bâtiment se distingue par l’intégration du système de murs NUDURA, une technologie en coffrage isolant en béton armé choisie pour ses performances énergétiques et son caractère novateur, renforçant ainsi l’engagement du CNCB envers l’innovation durable. 

En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 1 869 677 kg éq. CO2, soit 201 kg éq. CO2/m2. Les fondations en béton armé représentent environ 13,6% des émissions de GES, et les poutres et colonnes en acier sont responsables de 12,4% des émissions de GES totales.  Les planchers sont, quant à eux, responsables de 30,2% des émissions de GES totales. Les murs intérieurs, les murs extérieurs et les toitures représentent respectivement 6,6%; 15,5% et 21,7%. 

Figure 1 – Émissions de GES attribuables à la structure du bâtiment réalisé  

Innovation proposée :    

Le bâtiment propose une hybridation de structure rarement mise en application : Enveloppe périphérique en béton coulé en place à l’aide de coffrages isolants, structure du cœur central en acier et structure périphérique (structure surplombant la piste) en bois lamellé-collé de longue portée. Cette stratégie permet de choisir chaque matériau de structure selon l’endroit où il est le plus performant en termes de portée libre et de mise en place. Ceci permet également un gain d’échéancier car les dessins d’atelier et la production des structures de toiture (bois et acier) peuvent être réalisés durant la coulée de la structure périphérique. L’hybridation du bois avec le métal a nécessité des solutions innovantes afin d’éviter un travail inconstant lié au changement de température entre les deux matériaux. L’intégration d’un plafond architectural en bois à l’entrée a permis de dissimuler certaines composantes mécaniques et électriques tout en faisant un rappel avec l’élément central de la nouvelle construction : le bois.  Cette conception demande toutefois la réalisation de connexions particulières en raison des angles spécifiques induits par la forme du bâtiment et par le passage d’un matériau à un autre. Une demande de mesure différente a également été produite afin d’augmenter les distances de parcours permises par le CCQ. De plus l’utilisation du bois s’est poursuivie dans la récupération et le reconditionnement du Vélodrome Olympique d’Atlanta afin d’y aménager une côte d’azur en bois plus large et une surface de roulement à l’intérieur de la piste faite avec 9 600 planches d’épinette finlandais. À tout cela s’ajoute l’utilisation de panneaux de piste de 7 m sans joint apparent, un système inventé par le Canadien Peter Junek, assurant la fluidité et la continuité du parcours, tout en respectant les normes UCI. 

Scénario de référence :   

Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.  

Le scénario de référence retenu, qui présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, est un scénario dont l’ensemble des composantes structurales est en acier. Les émissions de GES liées à la fabrication de ce scénario sont estimées à 1 994 275 kg éq. CO2, soit 215 kg éq. CO2/m². Les poutres et colonnes sont responsables de 27,2% des émissions de GES, suivi de près par les planchers (25,8%) et les toitures (22,8%). Représentant des parts moins élevées, les fondations totalisent 12,7% des émissions de GES et les murs extérieurs 11,4%. 

Figure 2 – Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence  

Résultat GESTIMAT :   

La différence entre le scénario de référence et le bâtiment réalisé est principalement attribuable au type de structure utilisé, soit une structure hybride béton-bois pour le bâtiment réalisé comparativement à une structure en acier pour le scénario de référence. Le choix du projet innovant au lieu du scénario de référence, scénario considéré comme standard, a permis d’éviter 124 597 kg éq. CO2, soit 14 kg éq. CO2/m².   

Figure 3 – Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence (1) et du bâtiment réalisé (2)  

À propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)     

Le Programme d’innovation en construction bois (PICB) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.     

Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).    

Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.     

Le programme est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction  et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.     

Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois.