Passerelle des Trois-Soeurs

Située sur la rivière Saint-Charles et permettant de relier la rue Bourdages dans le secteur Vanier au parc Victoria dans le quartier Saint-Sauveur, la passerelle des Trois-Sœurs, dont l’appellation fait référence à une ancienne coutume agricole amérindienne, se démarque par sa forme et sa matérialité. L’utilisation du bois comme structure principale de l’ouvrage a représenté un défi de taille, mais a contribué à l’intégration harmonieuse de la passerelle à son environnement. La renaturalisation des berges de la rivière Saint-Charles a permis de redonner accès à la rivière en plus de créer un paysage d’une grande richesse. La passerelle des Trois-Sœurs s’inscrit indéniablement en continuité avec ces récentes interventions puisque sans dénaturer le site, elle marque le paysage par son élégance et son caractère. De type haubanée à pylône unique asymétrique et incliné, la passerelle des Trois-Sœurs se démarque par la nature hybride de ces composantes structurales. Du côté du parc, l’imposant pylône en forme de « A », incliné vers la rivière, se compose de 2 poteaux de bois lamellé-collé d’environ 900 mm de diamètre. La forme en « A » permet de créer une sorte de porte d’entrée pour la passerelle. Les poteaux sont réunis et couronnés par une imposante tête d’acier permettant la fixation à la fois des haubans qui soutiennent le tablier et des haubans de retenus. Cette tête sculptée avec précision, en plus de respecter les nombreuses contraintes techniques associées à l’ancrage des haubans, agit à titre de repère visuel. D’un blanc immaculé et réfléchissant, contrastant avec la structure de bois, elle jaillit à travers les arbres pour surprendre et orienter les marcheurs. Une attention très particulière a été portée aux détails afin de protéger les éléments des intempéries. Ainsi, l’ensemble de la structure du tablier est protégé par des membranes d’étanchéité ainsi que par un système de drainage. Le tout est recouvert de lambourdes supportant un pontage de pin gris posé à 45 degrés afin d’éviter les risques pour les cyclistes. Les poutres en retrait de la bordure du tablier et la sous-face du CLT sont ainsi exposées à la vue tout en étant protégées des éléments. Les mâts, seuls éléments de bois exposés sont protégés à l’aide d’un système à l’uréthane. Cet élément est toutefois facile d’entretien car il est accessible depuis une nacelle stationnée sur le tablier. Ainsi, aucun entretien n’est requis depuis le dessous de l’ouvrage.