Financé par le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois (remplacé par le Programme d’innovation en construction bois) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts
L’intérieur présente un espace à double hauteur avec une mezzanine en bois lamellé-collé sans colonnes centrales. Les planchers du deuxième et du troisième étage sont composés d’une structure mixte acier-bois et les murs en ossature légère en bois sont porteurs au-dessus du deuxième étage. Une fondation en béton armé est prise en compte.
En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 88 576 kg éq. CO2 (soit 71 kg éq. CO2/m²). La fondation en béton armé représente la majorité (50 %) des émissions de GES, tandis que les poutres et colonnes, qui sont principalement en bois lamellé-collé et en acier représentent 37% de ces émissions de GES. En répartissant les résultats en termes de matériaux : 50 % des émissions de GES sont attribuables à l’acier des poutres et colonnes et des barres d’armatures du béton armé, 33 % au béton de la fondation et 17 % au bois utilisé dans le projet.
Figure 1 – Émissions de GES attribuables à la structure du bâtiment réalisé
Innovation proposée
Le bâtiment propose une innovation, démontrant qu’il est possible d’utiliser efficacement le bois dans des structures ambitieuses de moyenne hauteur à usage mixte. La conception du bâtiment a nécessité une structure hybride sophistiquée, combinant différents matériaux en fonction de leur propriété. Le bois a été privilégié comme matière première, tandis que d’autres matériaux ont été ajoutés en fonction de considérations techniques et budgétaires.
La création d’un espace double hauteur avec une mezzanine en bois lamellé-collé sans colonnes centrales a été un défi majeur, résolu en utilisant d’énormes poutres en acier au troisième étage pour supporter la mezzanine et le deuxième étage. Cette conception a permis de maximiser l’espace intérieur et d’offrir une grande flexibilité aux occupants.
La structure hybride du bâtiment, combinant le bois et l’acier, ouvre la voie à de nouvelles approches dans la conception de bâtiments à usage mixte de moyenne hauteur. Cette stratégie offre des espaces au rez-de-chaussée sans colonnes centrales, ce qui permet d’obtenir de vastes superficies pour les commerces et une flexibilité accrue pour les aménagements intérieurs. En somme, cette innovation représente un prototype prometteur pour l’avenir de l’architecture urbaine, créant des bâtiments polyvalents et durables pouvant s’adapter aux besoins divers de leurs occupants au fil du temps.
Scénario de référence
Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.
Le scénario de référence retenu, qui présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, est un scénario dont la majorité des composantes de la structure hors sol est en acier. Les émissions de GES liées à la fabrication des matériaux2 de structure de ce scénario sont estimées à 241 490 kg éq. CO2, (soit 194 kg éq. CO2/m²). Les poutres, les colonnes et les contreventements en acier sont responsables de 44% des émissions de GES tandis que les planchers et la toiture composés d’une dalle en béton armé sur pontage métallique sont responsables de 33%. En répartissant les résultats en termes de matériaux : 75 % des émissions de GES sont attribuables à l’acier de la structure hors sol et 25 % au béton de la fondation et de la dalle sur pontage.
Figure 2 – Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence
Résultat Gestimat :
La différence entre le scénario de référence et le bâtiment réalisé est principalement attribuable au type de structure utilisé, soit une structure majoritairement en bois pour le bâtiment réalisé comparativement à une structure en acier pour le scénario de référence. Le choix du projet innovant au lieu du scénario de référence, considéré comme standard, a permis d’éviter 152 914 kg éq. CO2 (soit 123 kg éq. CO2/m²).
Figure 3 – Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence (1) et du bâtiment réalisé (2)
A propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)
Le Programme d’innovation en construction bois (PICB) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.
Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme est en vigueur jusqu’au 31 mars 2024 et est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.
Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois