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COP27 : l’importance de réduire l’empreinte carbone des bâtiments

23 novembre 2022

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (la COP27) s’est terminée dimanche à Charm el-Cheikh, en Égypte. Outre un accord décisif visant à fournir un financement des pertes et préjudices aux pays vulnérables durement touchés par les catastrophes climatiques, aucun autre engagement majeur n’a été pris afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels par rapport à la COP26. Le secteur du bâtiment a toutefois fait l’objet d’un nombre grandissant de discussions.

Le Clean Carbon Accelerator, un engagement pour réduire l’empreinte environnementale du secteur de la construction, a notamment été annoncé cette année. Cet engagement, qui vise à prendre des moyens pour réduire de 50 % des émissions intrinsèques des nouvelles constructions d’ici 2030 et à recourir à des analyses de cycle de vie, a été signé par quelques grandes villes comme Budapest, Los Angeles, Londres, Mexico, Milan, Oslo et San Francisco. Certains cabinets privés, comme Arup, ont également profité de la COP27 pour annoncer leur engagement à mettre en place des pratiques plus durables dans leurs entreprises. Un rapport publié en juillet 2021 par Arup et le World Business Council for Sustainable Development estime d’ailleurs que la moitié des émissions de GES des bâtiments provient du carbone généré par la production et le transport des matériaux utilisés dans la construction des bâtiments.

Outre le carbone intrinsèque, la nécessité de construire des bâtiments plus résilients dans les pays du Sud a également été abordée.

Le bois : une solution déjà disponible pour lutter contre les changements climatiques

Le secteur du bâtiment et de la construction a un rôle essentiel à jouer dans l’élimination du carbone. Au Québec, compte tenu de notre hydroélectricité qui est peu polluante, l’empreinte carbone des bâtiments est surtout influencée par le choix des matériaux de construction.

D’ailleurs, le GIEC reconnaît la contribution positive de l’utilisation du bois en construction dans la réduction des GES depuis 2007. Dans un rapport de 2019, ce groupe de travail mandaté par les Nations unies rappelait qu’«une fois récoltés, les arbres continuent de jouer leur rôle de stockage de carbone sur le long terme, et peuvent être substitués à des matériaux plus énergivores, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre dans d’autres secteurs».

Le rôle du bois dans la réduction de l’empreinte environnementale s’appuie sur au moins deux arguments de poids : la séquestration du carbone dans la photosynthèse, de même que la substitution, qui fait en sorte que le recours au bois met au rancart l’utilisation de matériaux plus polluants. Sans compter le fait que si la forêt est gérée de façon durable, la ressource qu’elle génère est alors renouvelable.

L’outil Gestimat, qui permet d’analyser et de comparer les émissions de GES dues à la fabrication des matériaux de structure, peut s’avérer une aide précieuse et objective pour les professionnels du bâtiment souhaitant réduire l’empreinte environnementale de leurs projets de construction. Gestimat comprend une liste de matériaux avec l’unité et le facteur d’émissions de GES associés. Les émissions de GES sont calculées en multipliant les quantités de matériaux aux facteurs d’émissions de GES propres à chacun de ces matériaux.

Fournis par le CIRAIG, les facteurs d’émissions de GES du Québec sont tirés de données moyennes régionalisées provenant principalement de bases de données d’inventaire de cycle de vie et de déclarations environnementales de produit. Même si cette analyse ne se veut pas une analyse du cycle de vie, elle permet de connaître l’ordre de grandeur des bénéfices obtenus en termes d’émissions de GES quand on opte pour un matériau de structure plutôt qu’un autre. Et dans la majorité des cas, le bois sort gagnant.

Par exemple, l’analyse comparative des émissions de GES du projet d’agrandissement du pavillon Hubert-Reeves de l’école Fernand-Seguin du Centre de services scolaire de Montréal a permis de démontrer que le choix du matériau bois pour la structure de l’agrandissement a permis d’éviter l’émission de 254 t éq. CO₂ dans l’atmosphère, soit l’équivalent de 78 voitures en moins sur la route pendant un an. Le bois de la structure de ce bâtiment séquestre également 231 t éq. CO₂.