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Distillerie des Marigots : Construire son rêve en bois

21 octobre 2020

Les moments difficiles offrent souvent l’occasion de se remettre en question et de se réorienter. C’est ce qui est arrivé à Joseph St-Denis-Boulanger et sa conjointe, Laurie-Anne Cloutier, qui sont allés se réfugier en Gaspésie pour panser leurs blessures à la suite de la perte douloureuse de leur fille mort-née à l’été 2018. Ce Gaspésien d’origine et sa conjointe, Montréalaise tombée amoureuse de ce coin de pays, ont tous deux réalisé que c’était le moment où jamais de vivre leur rêve : celui de s’installer à Caplan, d’une part, mais aussi de lancer leur entreprise de distillerie artisanale mettant en valeur les saveurs du terroir. Petite histoire d’un projet mariant bâtiment en bois et une belle leçon de résilience.

Jumeler beauté, praticité et économie de coûts

Le jeune couple avait dès le départ une idée du bâtiment qu’il désirait pour abriter leur distillerie. La beauté et la noblesse du bois étaient au cœur de cette vision. « Ma conjointe et moi on tripe sur l’architecture et on savait déjà qu’on aimait ce genre de bâtiment au design épuré et aux lignes géométriques rendu chaleureux par l’utilisation du bois », explique M. St-Denis Boulanger. De l’aveu même du propriétaire, l’option en bois a été la seule envisagée.

La façade abondamment vitrée, véritable signature du bâtiment, est d’ailleurs au cœur du logo de l’entreprise, devenant du même coup l’emblème de la marque. « L’idée, c’est que peu importe où on se trouve dans la distillerie, on puisse voir d’un côté la Baie-des-Chaleurs et de l’autre l’alambic », précise le propriétaire, qui n’est pas peu fier de son bâtiment niché sur une falaise avec vue sur la mer.

Pour permettre aux propriétaires de réaliser leur rêve, l’architecte a misé sur une structure hybride jumelant l’esthétique du bois lamellé-collé laissé apparent à des murs en ossature légère en bois, plus économiques. Les majestueuses fermes ciseaux du toit, laissées apparentes à l’intérieur, rappellent ainsi l’inspiration scandinave qui plaisait tant aux propriétaires. Ces fermes de toit viennent s’appuyer sur des poteaux en bois lamellé-collé qui ont été dissimulés dans les murs, lesquels ont été recouverts de panneaux de contreplaqué (plywood) lisse avec vernis dans la section du bâtiment servant à la production du gin, de sorte à faciliter le nettoyage, et de panneaux de copeaux orientés (OSB) au fini brut dans la section entrepôt. Des murs en 2×6 remplissent l’espace entre les poteaux.

Le bâtiment est également habillé de cèdre local teint en noir. C’est le propriétaire lui-même qui a teint les planches afin de leur donner l’aspect de bois brûlé recherché, mais à moindre coût.

Se projeter dans l’avenir

On ne se le cachera pas : un tel projet demandait un investissement de départ important pour le couple d’entrepreneurs. C’est pourquoi il a été décidé de construire le bâtiment en plusieurs phases. La première, d’une superficie de 3060 pi2 (248 m2) est essentiellement divisée à 50-50 entre un espace de production et un espace d’entreposage auxquels s’ajoutent un petit espace de vente à l’entrée. Au-dessus, une mezzanine surplombe la distillerie et offre une vue à la fois sur l’espace de production et l’espace d’entreposage.

Éventuellement, le propriétaire souhaiterait agrandir afin de construire un nouvel entrepôt, faisant ainsi en sorte que la superficie actuelle servirait uniquement à la production de gin, doublant par le fait même la superficie de l’espace de production. Une troisième phase permettrait d’ajouter un espace de restauration.

« Toutes les phases subséquentes ont été pensées dès le début du projet afin de prévoir les éléments structuraux en conséquence, mais aussi l’occupation du bâtiment final sur le terrain », explique Maxime Hamel, architecte chez PBA (Pierre Bourdages Architectes inc.). Il précise que les futures connexions se feront à l’aide de noues de toiture qui ont été intégrées aux fermes de toit. Même les murs, dont un qui n’est pas porteur, et le revêtement extérieur ont été pensés pour s’enlever facilement afin de permettre les futurs agrandissements. « On a installé des panneaux de fibrociment aux endroits où on viendra connecter les nouvelles phases », ajoute-t-il.

On s’en doute, la Covid-19 est venue s’immiscer dans les plans du couple d’entrepreneurs, retardant notamment la livraison de leur alambic de plusieurs mois et du même coup l’ouverture de la distillerie. Mais malgré ce parcours sinueux, au final, les propriétaires sont heureux de leur expérience avec le bois, qu’ils ont bien l’intention d’utiliser pour donner vie à l’expansion de leur rêve devenu réalité. « On est très satisfait : ça se montait comme des meubles Ikea! On est aussi très fier d’avoir pu contribuer à l’économie régionale en faisant affaire avec des fournisseurs locaux ». On ne peut que lever notre verre à la concrétisation de ce beau projet, mais surtout, à la résilience des propriétaires.

  • Équipe de projet

    Architecte : PBA (Pierre Bourdages Architectes inc.)

    Ingénieur en structure : Art Massif

    Ingénieur mécanique et électrique : Tetra Tech Gaspé

    Entrepreneur : Construction Michel Maltais

    Design intérieur de la boutique : Maille Atelier Collaboratif

    Fournisseur de bois lamellé-collé : Art Massif

    Fournisseur d’ossature légère en bois : Construction Michel Maltais

    Ingénieur des fondations : Innovation Amerik