À l’été 2022, le Conseil national de recherches du Canada a effectué, dans le cadre du Mass Timber Demonstration Fire Test Program, une série de tests d’incendie à grande échelle sur une structure en bois d’oeuvre massif.
L’objectif principal était d’étudier la sécurité des bâtiments en situation d’incendie durant la phase de construction ainsi que la dynamique incendie et la performance des structures en bois massif d’un espace commercial à air ouverte et d’unités résidentielles. L’étude visait à évaluer l’impact de la quantité de bois laissé apparent sur la durée et l’intensité de l’incendie. Tous les tests ont été effectués sans gicleur et intervention des services incendies dans l’optique de montrer un scénario peu probable.
Le premier test respectant les normes pour les constructions incombustibles a servi de scénario de référence. En comparant les résultats de ce test avec ceux du second, qui avait des surfaces en bois d’oeuvre massif exposés, les résultats montrent que les deux compartiments ont eu un comportement similaire en situation incendie. Le feu dans le compartiment avec le bois d’oeuvre massif exposé à une décroissance plus tôt et plus rapide que celle observée dans le compartiment incombustible de construction, suggérant qu’un incendie peut s’éteindre de lui même, bien que les surfaces de bois exposées soient au-delà de celles permises dans le CNB 2020.
Les tests 3 et 4 représentaient des situations d’incendie en phase de chantier avec, respectivement, un feu de poubelle et un feu de débris et d’ossature légère exposé comme scénario d’incendie. Les résultats ont montré que la quantité de matière combustible sur chantier était un facteur clé sur les risques d’incendie.
Le cinquième test représentait un espace à bureau à aire ouverte et entièrement meublé afin de stimuler une densité de charge combustible des bureaux modernes. Avec sa grande quantité de bois massif exposé, sa charge combustible élevée, la ventilation causée par l’absence de fenêtres et de portes dans les ouvertures, en plus de l’absence de gicleurs et d’intervention des services incendies, il représentait le pire scénario testé. Les résultats de ce test ont permis de démontrer la dynamique incendie ainsi que la performance d’une structure en bois massif sous des conditions sévères.
Pour tous les tests, les conditions dans les cages d’escaliers n’ont pas été affectées négativement, la structure est restée stable et solide après plus de 19 heures de feux combinés, la profondeur de carbonisation du bois était bien en deçà de celles calculées selon la norme CSA O86-19 pour les éléments structuraux requis d’offrir avec un degré résistance au feu de 2 heures.
Aux vues de ces résultats, Christian Dagenais, scientifique leader chez FPInnovations, est convaincu « qu’avec plus de surface exposée, nous serions encore capables d’atteindre la performance requise ». Il sera d’ailleurs présent le 23 février prochain aux Conférences Cecobois afin de présenter un survol des résultats et des observations de ce projet.
Pour avoir plus de détails concernant le projet, rendez-vous au https://firetests.cwc.ca/.
