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Le design biophilique : une opportunité à saisir pour l’après-covid

7 juillet 2021

Après une année de confinement dans un climat très anxiogène, la santé mentale et le bien-être seront certainement mis à l’avant-plan plus que jamais dans les prochains mois. Alors que nous nous préparons à un éventuel retour au bureau, nous avons l’occasion de repenser la façon dont nous concevons les espaces de travail. Le concept de biophilie, qui consiste à reconnecter les humains avec les éléments naturels comme le bois et la lumière du jour, offre des pistes de solutions pour les architectes et les designers soucieux d’offrir des espaces chaleureux, confortables et stimulants pour les occupants. Une belle occasion d’innover qui est adoptée par un nombre grandissant de concepteurs.

Formée à partir de la racine grecque « bio » (vie) et du suffixe « phile » (qui aime), la biophilie désigne la tendance innée à chercher des liens avec la nature et avec le vivant. En architecture, elle désigne une conception qui se rapproche ou qui imite les conditions d’un environnement naturel.

Les bienfaits de la biophilie sont démontrés par de nombreuses études. On constate notamment chez l’humain une réduction du stress, une diminution de la pression artérielle, une diminution du rythme cardiaque, une accélération de la convalescence, une diminution de la perception de la douleur, une augmentation de la créativité, de la concentration et de l’attention, une meilleure humeur ou encore une diminution de l’agressivité.

Le bois est unique en tant que matériau de conception biophilique, car en plus de pouvoir être utilisé comme revêtement de mur, de plancher ou de plafond, il peut être utilisé en tant que matériau structural apparent, remplissant ainsi plusieurs rôles. L’utilisation du bois à l’intérieur des bâtiments s’avère une option particulièrement intéressante pour étendre les bienfaits biophiliques aux pièces dans lesquelles la lumière naturelle et les vues sur l’extérieur sont limitées.

Les bureaux du BAPE: un aménagement pré-COVID toujours aussi pertinent

En mars 2020, quelques jours avant que le Québec se mette sur pause, le BAPE inaugurait ses nouveaux bureaux à Québec. Ce projet d’aménagement réalisé par Coarchitecture a été conçu dans un esprit de simplicité, chaleureux, aux surfaces sobres où la luminosité est maximisée et qui vieillira bien.

Pour le BAPE, il allait de soi que le projet devait être à la fois soucieux de l’environnement et du bien-être de ses employés. Ceci s’est traduit notamment par l’utilisation de bois recyclé pour près de 80 à 85 % des éléments d’aménagement et d’ameublements faits de cette matière. Matériau local provenant de la déconstruction de maisons et de granges par une entreprise de L’Islet, ces planches ont une histoire à raconter et sont traçables.

Élément liant, le bois recyclé apporte une touche particulière. Bien sûr, inclure la biophilie dans un projet a un coût. «Il faut se poser la question, affirme l’architecte François Cantin. On peut remplacer le bois par du gypse. C’est moins cher, mais c’est fade. Donc, on fera autre chose pour atténuer ça. On ajoutera des éléments qui seront peut-être superflus pour donner de la saveur. Ça entraîne des dépenses supplémentaires et une surconsommation. Ce qui ne cadre pas dans une optique de développement durable.»

Une partie du secret consiste à planifier l’utilisation de bois recyclé dès la conception. «On regarde la disponibilité du produit, on s’entend avec le client et on réserve auprès du fournisseur. Dans les plans et devis, on inclut le bon de commande du fournisseur, explique le chargé de projet. Ainsi, l’entrepreneur n’aura pas la responsabilité de dénicher les matériaux recyclés. Au moment des soumissions, les- entrepreneurs et les ébénistes sont confortables parce qu’ils connaissent d’emblée avec quel matériau ils seront appelés à travailler au chantier.»

De plus, avant même que le télétravail ne devienne une norme par la force des choses, les bureaux ont été aménagés selon le concept MTAA (milieu de travail axé sur les activités). Ainsi, 100 % des postes de travail sont non dédiés, c’est-à-dire que les employés s’assoient où ils veulent en fonction de leurs besoins du moment. «Le MTAA est un modèle qui est là pour rester, explique M. Cantin. Ça fonctionne qu’on soit en pandémie ou pas. En cas de besoin, il est facile de faire passer l’aménagement en postes dédiés et on peut facilement utiliser des espaces comme les grandes salles où le mobilier est modulable pour créer des postes de travail supplémentaires. Il faut voir le MTAA comme une éponge. On peut y entrer plus ou moins de monde. Et le télétravail est là pour rester, ce qui rend ce concept tout à fait pertinent.»

Les bureaux de Connect First : un havre de paix au cœur d’un gratte-ciel

En aménageant les nouveaux bureaux pour les équipes administratives de Calgary de l’institution financière Connect First Credit Union, les architectes de Lemay ont choisi de miser sur des accents de bois naturel comme matériau principal. Ce choix n’est pas un hasard, car le bois clair avec son grain apparent évoque l’aspect paisible de la nature, un sentiment idéal pour tout espace de travail. Le caractère chaleureux et acueillant des nouveaux bureaux est accentué par la présence d’une lumière essentiellement naturelle ainsi que de motifs inspirés de la maison afin d’encourager l’innovation et la créativité.

Il est difficile d’être indifférent à ces changements de lumière, d’autant plus que la luminosité influence inconsciemment la productivité mentale et physique, notamment le rythme circadien. Cette même lumière qui assure une meilleure qualité de vie aux employés aide également les nombreuses plantes qui agissent comme des filtres naturels pour l’air ambiant. Tous ces éléments créent l’effet d’un havre de paix au cœur d’un gratte-ciel.