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Le Majella : renaître de ses cendres en un temps record

2 décembre 2020

Cinq mois de travail envolés en fumée en une nuit. Un défi, jugé irréaliste. Un exploit : un immeuble à ossature légère reconstruit en 93 jours. Les premiers locataires des 70 logements de ce bâtiment de Val-Bélair ont emménagé en juillet dernier, alors que la livraison initiale de l’immeuble était prévue le 1er juin. Il n’y a pas eu de miracle, mais la volonté du constructeur, de ses sous-traitants et des fournisseurs de revoir rapidement leur œuvre s’ériger là où le feu a été sans pitié. Le recours à la préfabrication s’est aussi avéré d’un grand secours pour relever ce défi. Récit d’une reconstruction étonnante.

Le projet était ambitieux : un immeuble à logements comprenant 144 unités réparties sur cinq étages, construit en ossature légère.

«Ce bâtiment était à l’origine particulièrement solide, fait remarquer Jean-Philippe Carrier, associé principal et ingénieur en structures chez L2C Experts, la firme choisie pour ce projet par Logisco, qui a construit l’immeuble. Il y avait un mur coupe-feu entre les deux phases en maçonnerie et les contreventements incorporaient des systèmes de mise à la terre en tiges continues, ce qui le rendait plus costaud».

La construction avait débuté en août 2019. Le béton était coulé en septembre, la structure de bois érigée avant Noël et la construction de cette première phase de 70 unités était complétée en janvier 2020. Puis le 6 février en fin d’aprèsmidi, l’improbable survient : les flammes s’étaient emparées de l’immeuble.

Le constat des dégâts s’est rélévé consternant : la totalité de la structure était démolie et 80 % de l’ensemble n’était plus qu’un amas de débris. Le bâtiment s’était effondré sur la dalle structurale.

Sans le préfab, pas de record

Constructeur et ingénieurs avaient le même objectif en tête : reconstruire en un temps record. «Nous nous sommes assurés d’avoir l’engagement de nos sous-traitants et fournisseurs», mentionne Véronique Roberge, vice-présidente construction chez Logisco.

Il fallait en premier lieu s’assurer que la dalle structurale demeurait conforme, relate M. Carrier. Fort heureusement, les experts qui l’ont examinée ont conclu qu’elle avait été entièrement épargnée.
«Il a ensuite fallu préparer les ancrages pour s’assurer que la retenue latérale du bâtiment soit continue et complète, explique-t-il. Nous avons utilisé un coupleur métallique pour repositionner les tiges et replacer les contreventements».

Les spécialistes ont ensuite érigé des colonnes temporaires au sous-sol pour s’assurer que la dalle pourrait supporter une grue de gros gabarit afin de permettre d’accélérer la construction.

Le 10 mars, les cinq niveaux étaient en place. «Nous avons travaillé à une vitesse exceptionnelle, à raison d’un étage par semaine», signale M. Carrier. Le montage des murs et des poutrelles, l’inspection en chantier et l’installation des balcons et des éléments structuraux ont suivi et 93 jours plus tard, la construction était terminée… malgré les quatre semaines de pause imposées par la pandémie.

De telles prouesses de construction n’auraient pas été possibles sans les atouts de la préfabrication, souligne M. Carrier. «Ça a été la clé du succès. Le fait que les murs et les fermes de toit arrivaient en chantier toutes prêtes à être installées, mais aussi le fait que l’ossature n’a pas besoin d’être supportée temporairement pendant que le béton sèche ont été de gros avantages», explique-t-il.

Le recours aux poutrelles à portée double a aussi permis de gagner du temps, ajoute Véronique Roberge. On n’aurait pas pu crier victoire aussi hâtivement avec un autre type de structure. En effet, la mauvaise qualité du sol sur ce site aurait nécessité l’installation de pieux ou le recours au béton ou à l’acier pour accroître sa capacité portante. «L’ossature légère a permis de construire à cet
endroit un bâtiment avec un aussi gros gabarit», signale M. Carrier.

Les locataires ont pris possession de leur logement le 17 juillet dernier et la phase 2 était en construction en août. Ajoutons la fierté de l’exploit accompli et il y a de quoi faire oublier le cauchemar du feu.