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Le mobilier intégré ou l’art de donner toute sa place au bois

8 septembre 2021

Ce ne sont pas toutes les écoles qui peuvent se restreindre à un espace comptant 2 étages et 2500 m² de superficie, soit les normes de sécurité établies pour une construction institutionnelle scolaire entièrement en bois. Cela ne signifie pas pour autant que le bois ne puisse pas y occuper une place de choix. La firme CCM2 Architectes et l’agence Taktik design ont fait de l’utilisation du bois une priorité dans l’élaboration des projets qu’ils réalisent dans les institutions scolaires.

Métis Beach: un lieu de rencontre chaleureux

Le défi du projet d’agrandissement de l’école Métis Beach à Métis-sur-Mer consistait notamment à intégrer une architecture contemporaine à un bâtiment existant, au cœur d’une localité dont le paysage architectural n’a pas connu de nouvelles constructions depuis longtemps.

L’intégration du bois dans la conception du projet allait de soi pour les créateurs de la firme d’architectes CCM2. L’escalier principal, colonne vertébrale du projet, est chaleureux, rassembleur et favorise les interrelations dans cette école qui est aussi une salle communautaire accessible à tous. «Nous avons intégré le bois dans l’escalier comme élément signal, un liant entre les deux niveaux, explique Mathieu Morel, pour avoir un contact direct avec le bois, le toucher. L’expérience devient plus «douillette». Et le bois est un matériau connu, qui vient de nos racines. Il est chaleureux, il nous réconforte et nous calme. » Il évoque aussi l’impression de cocon que donne le bois, notamment dans la salle de lecture où il est utilisé au plafond pour créer une enveloppe chaleureuse.

La toiture de l’espace de rassemblement est en gros bois d’œuvre et les poutres sont apparentes. Les fermes de toit dans la partie de la toiture non apparente sont également en bois. En plus de se fournir le plus localement possible, sauf pour les poutres en lamellé-collé qui viennent de Saint-Jean-Port-Joli, le choix du bois a permis de réduire un peu les coûts pour les fermes de toit puisque, contrairement à l’acier, elles pouvaient être préfabriquées.

Le mobilier a offert une autre occasion d’intégrer le bois. L’utilisation de contreplaqué russe a fait ses preuves comme matériau résistant aux usages fréquents que subissent les vestiaires, les bibliothèques et les espaces de rangement.

Ainsi, le défi le plus important à l’intégration du bois dans un projet en milieu scolaire est l’inquiétude des clients en ce qui concerne les délais, les coûts et l’entretien. «Le bois est durable, il peut être réutilisé, retransformé, mais il est surtout possible de l’entretenir, le sabler et le revernir. L’idée évolue, on sent que les gens ont une ouverture vers l’utilisation du bois à l’intérieur. Pour l’extérieur, il y a plus de réticence, mais les gens cheminent dans ça», conclut l’architecte.

Collège Sainte-Anne: restaurer l’ancien et l’allier à du neuf

Nicola Bourdages de Taktik Design est un ardent défenseur de l’utilisation du bois. «C’est facile à travailler. Le bois est la meilleure solution pour tout : le mobilier, les ustensiles… si tu utilises du bois, tu ne te trompes pas», lance-t-il d’entrée de jeu en rappelant les nombreux avantages du bois : séquestration du carbone, matière ligneuse renouvelable, sa texture, sa chaleur, sa pérennité dans l’utilisation.

Dans le projet du Collège Sainte-Anne à Lachine, M. Bourdages et son équipe ont procédé au réaménagement du 2e étage.

« Du bois avait été enlevé au fil du temps. Le client voulait moderniser, mais ce n’est pas en remplaçant le bois qu’on modernise. On a donc refait selon le “pattern” de l’époque. La quincaillerie, l’éclairage et l’aménagement de nouvelles ouvertures ont permis une modernisation qui se fait dans de petits détails », explique-t-il.

Il accorde également une priorité à l’utilisation de bois massif du Québec. Le frêne a donc servi pour le mobilier. «C’est un bois solide qui a une valeur historique. Il a été planté sur l’île de Montréal par les colons. Et les deux couleurs présentes dans le frêne ressortent bien avec le pin, l’érable et à la limite le noyer. C’est un bois caméléon, le grain est intéressant et il ne marque pas lorsqu’on s’appuie dessus pour écrire», souligne M. Bourdages.

Tables, revêtements muraux, bancs, espaces de travail en bois ont ainsi été intégrés dans l’environnement du Collège pour créer un milieu chaleureux et moderne sans renier son histoire. «C’est une question de géométrie, d’approche et de contraste entre les matières. Du bois avec une touche de métal et de lumière prend une allure plus “techno”. Et le bois apporte un côté chic. Ça anoblit ».

Nicola Bourdages voit encore plus loin dans l’usage du bois dans les écoles. «Ma prochaine étape, c’est le plancher de bois. Le bois, ça dure 60 ans, le plastique, tu le changes après 15 ans. Il y a maintenant des vernis de meilleure qualité. Le plancher de bois a un vécu et c’est plus sain qu’une surface de plastique», conclut-il.