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Les villes post-Covid seront en bois et autosuffisantes

9 septembre 2020

Notre réalité a complètement changé au cours des derniers mois. Si beaucoup d’incertitude demeure, il n’est pas trop tôt pour imaginer une façon de concilier télétravail, vie en communauté et autonomie sur le plan alimentaire et énergétique. L’architecte espagnol Vicente Guallart a pris la balle au bond et imaginé tout un quartier qui répond à cette nouvelle réalité où on peut être reconfiné à tout moment, où le télétravail est la nouvelle norme et où l’écologie est un mode de vie.

Ce projet a été imaginé dans le cadre d’un concours international lancé par le gouvernement chinois au tout début de la crise de la Covid-19. Le but : imaginer un quartier autosuffisant pour la nouvelle ville de Xiong’an, à 100 km au sud de Pékin. Mais selon l’architecte, son concept, élu grand gagnant du concours, peut aussi répondre aux besoins d’autres villes partout à travers le monde. « On ne peut pas continuer à concevoir des bâtiments comme si rien ne s’était passé. », soutient-il.

Concevoir la ville comme un oignon

Le concept est simple : comme un oignon, le quartier imaginé par Vincente Guallart se compose de quatre blocs divisés en plusieurs couches ayant chacune leurs fonctions. « Notre logement nous permet de faire des choses, le bâtiment nous permet de faire plus de choses, le quartier nous permet de faire encore plus de choses… Et, logiquement, la ville pourrait nous permettre d’en faire encore plus », illustre-t-il. Les logements gravitent ainsi autour d’espaces communs tels que des cours intérieures, un marché, des bureaux, une piscine, des commerces, une garderie, des logements pour aînés et même une caserne de pompiers. En plus d’intégrer des espaces communautaires pouvant être partagés par tous, le projet offre aux habitants l’espace nécessaire pour toute la famille dans le cas où un reconfinement serait nécessaire grâce à une extension de l’habitat vers l’extérieur : nombreuses terrasses, serres sur les toits, etc.

L’écologie au cœur de la ville de demain

Un autre des aspects forts du concept de Vincente Guallart, c’est le fait qu’il regroupe plusieurs caractéristiques écologiques. « Ce sont des logements qui répondent à la crise du coronavirus, certes, mais aussi à la crise climatique », explique-t-il. C’est pourquoi une structure en bois massif est privilégiée pour l’ensemble du projet, jumelant des poutres en bois lamellé-collé et des panneaux massifs en bois lamellé-croisé.

Les bâtiments se veulent aussi carboneutres et autosuffisants d’un point de vue énergétique et alimentaire. Des serres urbaines alimentées à l’énergie solaire situées sur les toits permettent ainsi de produire la nourriture de tous les jours. À cela s’ajoutent des récupérateurs d’eau de pluie, des murs végétalisés et même des espaces pour faire pousser des plantes médicinales.

Mais le plus étonnant est sans doute sa mini industrie d’impression 3D au sein même des bâtiments qui permettra de produire les objets nécessaires à la vie de tous les jours. « Nous voulions ramener l’industrie à l’intérieur de la ville, mais dans un format réduit et qui soit écologique et propre, précise l’architecte. Cette idée a été confirmée avec ce qui s’est passé pendant la crise durant laquelle le gouvernement espagnol essayait d’acheter des millions de masques de la Chine, mais ne le pouvait pas. En parallèle, les makers avec leurs imprimantes 3D ou nous-même, avec nos machines du cabinet, avons commencé à imprimer des masques pour les hôpitaux, pour les gens… Nous avons imprimé plus d’un demi-million de masques en Espagne et ces derniers ont aidé à sauver des vies. »

Ce quartier nouveau genre ce veut donc une sorte d’écosystème autosuffisant, comme des villes à plus petite échelle. Elles favorisent à la fois l’esprit communautaire et la sécurité des individus dans une aire où les épidémies sont appelées à être de plus en plus nombreuses. « Cette pandémie nous a enseigné que nous sommes fragiles et que nous devons créer des structures, des villes, des bâtiments qui nous aident à être plus fort en tant qu’individu et en tant que communauté. », conclut-il.