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L’ossature légère : une diminution significative des émissions de GES

20 mai 2021

Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas la structure que celle-ci n’a pas un impact considérable sur la réduction de l’impact environnemental du bâtiment. On sous-estime trop souvent l’ossature légère alors qu’il s’agit parfois d’une option idéale pour certains projets, notamment en raison de l’économie de coûts.

«En construction résidentielle, l’utilisation de l’ossature légère en bois s’impose d’emblée, souligne Stéphan Langevin, associé principal chez STGM architectes. Dans le cas des bâtiments commerciaux, ça ne fait pas partie de la tradition ou des coutumes au Québec. Et pourtant, c’est excessivement compétitif au niveau des coûts et efficace. Avec très peu de bois, on peut faire de grandes choses.»

«Comme son nom le dit, la légèreté est un avantage important, renchérit Jean-Philippe Carrier, ingénieur consultant en structure et associé principal chez L2C Experts-Conseils. C’est super intéressant pour des sols moins denses avec une moins bonne capacité portante. Dans certains cas, ça évite même d’utiliser des pieux et peut représenter des milliers de dollars d’économie. Parfois, c’est ce qui crée la viabilité du projet.»

Deuxième avantage: les coûts. «L’ossature légère en bois, on l’utilise pour nos maisons. Il y a donc une multitude de fournisseurs. C’est disponible et accessible, peu importe la région», explique M. Carrier.

L’utilisation d’une ossature légère en bois s’inscrit aussi dans une perspective de développement durable. Peu de transformation de la matière première, assemblage avec des éléments assez simples, ressource locale: tous des critères qui rendent cette façon de construire très « verte ». Soulignons que la préfabrication ou le système de construction modulaire constituent d’autres avantages pour l’ossature légère, réduisant les déchets sur le site et accélérant la construction au chantier, entre autres.

Une job de vendeur à faire

«Le client a des doutes et c’est justifié, croit M. Langevin. En tant qu’architectes, on a une job de vendeur à faire. Il faut les rassurer sur le respect des normes incendies, leur démontrer les avantages en termes de coûts et leur faire voir le côté environnement. Ce volet fait de plus en plus partie des critères des clients, surtout institutionnels.»

De son côté, M. Carrier mentionne la complexité de conception et de mise en œuvre qui peut créer de la réticence à adopter cette façon de faire. «Le bois est vivant, il représente donc

un défi de conception pour l’ingénieur. Il faut tenir compte du comportement du bâtiment quand le bois va sécher. Il y a une multitude de détails pour amenuiser les effets qu’il faut penser à mettre en place.»

Un potentiel important

Tant du côté de l’ingénieur Jean-Philippe Carrier que de l’architecte Stéphane Langevin, on voit un potentiel important pour l’utilisation de l’ossature légère en bois dans la construction de bâtiments jusqu’à six étages. Les promoteurs qui ont osé prendre le virage vers ce type de construction ont généralement tendance à récidiver. «Tout doit être pensé bois dès le début. Ça demande juste un peu plus de planification, mais le jeu en vaut la chandelle», affirme M. Carrier.

«Les bâtiments de trois étages ou moins, c’est environ 80 % de la construction au Québec. Il y a donc une bonne masse de marché à prendre. Dès qu’on commence un projet où c’est applicable, on le propose au client», souligne M. Langevin.

Logisco: le bois une priorité

«On aime beaucoup travailler avec la structure de bois. On construit des blocs ou des phases de 70 à 90 logements. On en a aussi fait avec plus de 144 unités en intégrant un mur coupe-feu», explique Véronique Roberge, vice-présidente construction chez Logisco. D’ailleurs, les quatre projets présentement en construction et les quatre autres en conception sont tous en ossature légère.

Le promoteur a choisi de travailler avec des murs préfabriqués qui sont assemblés sur le chantier par sa propre compagnie de construction. «Ce sont des charpentiers-menuisiers et des charpentiers-menuisiers, ça travaille le bois! C’est dans notre ADN de privilégier le bois», souligne-t-elle.

«En termes de coûts et de temps, c’est vraiment intéressant. On est convaincus de ça. C’est certain que ça dépend de quelle façon on conçoit le bâtiment et à quel point on maîtrise ce type de construction, mais de notre côté on a fait des études et on a constaté que c’est avantageux », précise Mme Roberge, en ajoutant qu’un projet de bâtiment de six étages à ossature légère en bois est dans leurs cartons.

L’ossature légère: une diminution significative des émissions de GES

Opter pour l’ossature légère plutôt que l’acier ou le béton peut faire une grande différence dans les émissions de GES d’un projet. C’est ce que permet de constater la comparaison de trois structures différentes en acier (trame de 6m x 6m), en béton (trame de 6m x 6m) et en ossature légère en bois (trame de 6m x 9m) pour un édifice à bureaux de six étages ayant une superficie au sol de 1000 mètres carrés dans l’outil Gestimat. Cette modélisation réalisée à partir de quantités moyennes de matériaux tirées des bâtiments types inclus dans Gestimat donne une bonne indication générale pour des projets similaires.

Ce texte est tiré du journal Construire en bois volume 13, numéro 2, printemps 2021.

 

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