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Politique d’intégration du bois dans la construction : la Charte du bois prend du galon

Peu avant les Fêtes, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, monsieur Pierre Dufour, a dévoilé sa Politique d’intégration du bois dans la construction. Très attendue par l’industrie, cette charte du bois 2.0, composée de 11 objectifs répartis en cinq axes, permettra d’accroître l’utilisation du bois dans tous les domaines de la construction, à la fois résidentielle et non résidentielle, mais aussi, dans les ouvrages de génie civil, le tout dans une optique de développement durable. Il s’agit d’une excellente nouvelle qui permettra de réduire l’empreinte environnementale des bâtiments et des infrastructures québécoises.

L’importance d’une politique d’utilisation du bois dans la construction

En choisissant de développer une politique pour encourager l’utilisation grandissante du bois dans la construction, le gouvernement montre une volonté claire en ce sens. Comparativement à une charte, une politique donne plus de poids aux mesures qui en découleront.

La volonté de mettre sur pied une telle politique s’appuie sur cinq principes :

  1. Favoriser le développement économique du Québec par l’utilisation d’une ressource locale abondante. Avec un chiffre d’affaires annuel de 17 milliards de dollars et le maintien d’environ 60 000 emplois, l’industrie des produits forestiers représente une filière essentielle dans l’économie du Québec. Le secteur forestier est présent dans plus de 900 municipalités, soit 83 % des municipalités du Québec;
  2. Contribuer à la lutte contre les changements climatiques en utilisant un matériau issu d’une ressource renouvelable et dont la fabrication génère peu de gaz à effet de serre. De plus, les produits en bois emmagasinent le carbone absorbé par les arbres durant leur croissance, et ce, pour toute la durée de vie des bâtiments dans lesquels ils sont utilisés;
  3. Assurer la sécurité et favoriser le bien-être des occupants en travaillant de concert avec les codes et normes pour valider des solutions constructives sécuritaires. De plus, de nombreuses études démontrent que l’utilisation de matériaux naturels, dont le bois, dans une pièce a un effet bénéfique sur la santé des occupants, diminuant leur niveau de stress et augmentant leur sentiment de confort;
  4. Miser sur le développement des connaissances de l’ensemble des acteurs du secteur de la construction et des étudiants afin de s’assurer qu’ils disposent des dernières informations et compétences à jour dans ce domaine qui évolue très rapidement;
  5. Démontrer les bénéfices du bois et qu’il est possible, grâce aux nombreux produits, systèmes constructifs et innovations disponibles sur le marché de réaliser une foule de bâtiments commerciaux, industriels, institutionnels et multirésidentiels en bois.

Une vision ambitieuse

Le gouvernement veut mettre en place des mesures ambitieuses afin d’utiliser davantage le bois dans la construction et ainsi réduire l’empreinte carbone des bâtiments. Ces mesures seront dévoilées ultérieurement en partenariat avec certains ministères et organismes, établissements d’enseignement et centres d’expertise qui collaboreront à leur mise en œuvre.

Pour y arriver, le gouvernement a retenu cinq axes d’intervention divisés en 11 objectifs.

1.      L’engagement gouvernemental à l’exemplarité.

Pour accentuer la construction en bois de bâtiments financés par le gouvernement, ce dernier compte sur les 15 organismes et ministères composant le Comité interministériel de haut niveau sur l’exemplarité gouvernementale afin de déterminer des actions concrètes à mettre en place ainsi qu’à élaborer un nouveau cadre de reddition de comptes afin d’assurer le suivi de ces dernières.

Fait intéressant, le logiciel Gestimat développé par Cecobois afin d’aider à quantifier les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication des matériaux de structure et qui permet de comparer différents scénarios de bâtiment a été identifié comme étant un outil pouvant être utilisé dans le cadre de cette reddition de comptes. Il permettra aussi de documenter la performance carbone des bâtiments financés par le gouvernement. Dans cette optique, le gouvernement souhaite poursuivre le développement de Gestimat afin de faciliter et d’accélérer les analyses visant à comparer différents matériaux de structure et d’y intégrer également les produits d’apparence et d’isolation. Des analyses Gestimat seront également effectuées afin de déterminer des seuils maximaux d’émissions de GES pour les bâtiments financés par le gouvernement.

2.      La réglementation.

La construction de bâtiments au Québec est régie par le Code de construction du Québec, lui-même grandement inspiré du Code national du bâtiment. Afin d’accroître les possibilités d’utilisation du bois dans la construction, le gouvernement souhaite faire évoluer la réglementation québécoise pour que cette dernière reflète le développement des connaissances et les innovations dans le domaine de la construction en bois en accélérant notamment l’adoption du Code national du bâtiment 2020 par le Québec, mais aussi, en mettant à jour les Directives et guide explicatif sur les bâtiments de construction massive en bois d’au plus 12 étages publié par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).

L’accélération du processus de demande de mesures équivalentes est également dans la ligne de mire du gouvernement. Pour y arriver, ce dernier souhaite que la Comité consultatif sur la construction en bois formule des recommandations au MFFP et à la RBQ quant aux besoins liés à l’utilisation du bois dans la construction. D’autres directives, guides ou fiches techniques pourraient également être rédigés et publiés selon les besoins, et la possibilité de les inclure au Code de construction du Québec lors de sa mise à jour sera considéré.

3.      La recherche et l’innovation.

La recherche et le développement sont nécessaires pour soutenir la conception de bâtiments performants. C’est pourquoi le gouvernement mise sur le soutien à de nouvelles initiatives de recherche et de développement liées à la construction en bois afin d’assurer le développement de connaissances et d’un savoir-faire qui favoriseront l’émergence de nouveaux bâtiments. De nouveaux partenariats, notamment avec des universités spécialisées, permettront de favoriser l’intégration du bois dans des initiatives de recherche et de développement québécoises qui s’articulent autour de thématiques importantes pour la construction en bois. La construction modulaire, les ponts en bois et les isolants à partir de la fibre de bois sont quelques exemples de domaines dans lesquels le gouvernement souhaite poursuivre le développement des connaissances.

Les fabricants seront également soutenus dans leur développement de nouveaux produits ou procédés, notamment pour automatiser et optimiser leur production) afin d’assurer leur compétitivité. L’adhésion des entreprises de produits de la construction en bois au BIM sera également envisagée.

4.      La formation et le soutien technique.

La formation des futurs professionnels sera une priorité. La formation obligatoire offerte par les établissements d’enseignement devra ainsi être renforcée afin d’inclure systématiquement les pratiques d’utilisation du bois dans la construction de bâtiments et d’infrastructures. Les universités et les cégeps seront accompagnés dans ce changement de cursus. Bien que certaines universités offrent déjà des cours sur la construction en bois, il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que l’ensemble des établissements d’enseignement donnent les outils nécessaires à leurs étudiants pour maîtriser l’utilisation de ce matériau.

L’offre de formation continue sera également élargie dans le but de joindre une clientèle plus diversifiée et plus nombreuse. Les promoteurs, les estimateurs, les assureurs, les entrepreneurs, les monteurs de structure et les charpentiers pourraient en effet bénéficier d’un perfectionnement de leurs connaissances en matière de construction en bois. Le gouvernement a ainsi l’intention de consulter l’ensemble des acteurs concernés par un projet de construction en bois afin de connaître leurs besoins de formation et de pouvoir ensuite proposer du contenu adapté à ces professionnels. Un suivi sera également fait avec ces derniers afin d’évaluer les retombées de ces formations.

L’offre de soutien technique et d’outils pour aider les professionnels dans leurs projets de construction en bois continuera d’être vue comme une solution pour accentuer l’utilisation du bois dans la construction. Cecobois jouera ici un rôle-clé en poursuivant ses efforts afin de développer des guides techniques, de concevoir des outils de conception et d’offrir du soutien technique aux acteurs concernés par un projet de construction en bois. Le gouvernement prévoit entre autres consulter les membres du Réseau Cecobois pour connaître leurs besoins de soutien technique et d’effectuer un suivi avec eux afin d’évaluer les retombées des actions de Cecobois.

5.      Le rayonnement.

Le gouvernement souhaite également que les avantages du bois soient davantage connus de l’industrie de la construction et du grand public. Pour se faire, il compte notamment accroître le nombre de bâtiments de démonstration en bois et promouvoir sa politique d’intégration du bois dans la construction. Il souhaite aussi explorer la possibilité de créer une certification ou de s’associer à une certification existante pour mettre de l’avant les aspects environnemental, culturel ou régional du matériau bois. Les fabricants seront aussi accompagnés dans la réalisation de déclarations environnementales de produits.

Pour consulter la Politique d’intégration du bois dans la construction : https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/forets-faune-parcs/publications-adm/politiques/PO_Construction_bois_MFFP.pdf?1608213707