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Sensibilité aux changements climatiques dans la construction des nouvelles écoles : un terreau fertile pour la relève en architecture

7 décembre 2021

La jeune génération d’architectes est très sensible à l’impact environnemental dans l’industrie de la construction, particulièrement dans la construction des écoles. C’est notamment le cas de la firme montréalaise Smith Vigeant architecte qui a confié à la jeune architecte Sabrina Charbonneau la surveillance du chantier de l’école Fernand Séguin, à Montréal.

« L’impact environnemental, ça fait partie des enjeux dont nous devons tenir compte, croit l’architecte senior Daniel Smith. Il y a une urgence d’agir. Il faut que ce soit intégré dans nos habitudes de vie. »

Selon lui, non seulement il faut agir d’une façon très prompte, mais les architectes ont un très grand rôle à jouer dans la lutte aux changements climatiques : celui de concevoir des bâtiments ou des environnements écologiques. « Il faut trouver des façons pour avoir des bâtiments qui vont être mieux adaptés aux changements climatiques actuels et futurs. Des fois, il faut talonner les gens avec qui on travaille. Il faut bien informer et bousculer un peu les clients pour aller plus loin dans les approches. Nous sommes souvent pris dans diverses contraintes, notamment sur le plan budgétaire. Nous devons aussi nous battre face à certaines règles de la Régie du bâtiment qui ne sont pas favorables à l’inclusion du bois », estime-t-il.

Un devoir envers les générations futures

La jeune architecte Sabrina Charbonneau est elle-même conscientisée à l’environnement dans sa pratique. « Nous avons ce devoir-là d’agir pour les générations futures. On voit ce qui s’en vient. Nous avons la chance d’avoir un métier qui nous donne une opportunité d’initier le changement. Nous sommes capables d’influencer les décisions que les gens vont prendre pour la construction de leurs milieux de vie », commente celle qui croit qu’il peut être économiquement intéressant à long terme d’opter pour des solutions moins dommageables pour l’environnement.

Obtenir des exemptions

Daniel Smith signale que son cabinet essaie régulièrement d’aller chercher des exemptions pour utiliser plus de bois dans ses projets. « Malheureusement, nous avons souvent des calendriers serrés qui ne nous permettent pas de prendre de deux à six mois pour tenter d’obtenir des exemptions, mais quand on le peut, on le fait. C’est certain qu’on aimerait que ce soit plus facile d’innover et d’avancer dans la réalisation de projets d’écoles », souligne celui qui dit avoir vu des bâtiments de grande ampleur utilisant le bois lors de voyages en France et en Grèce.

« Il faut avoir une ouverture face aux changements. En 1992, lors de la création de notre cabinet, il y avait très peu de construction en bois. Nous étions quand même très éveillés au fait de choisir les matériaux les plus écologiques possible, ceux qui ont le moins de produits chimiques et qui sont moins polluants. Nous avons maintenant une panoplie de matériaux qu’on peut utiliser pour la certification LEED. L’industrie a changé pour offrir aux professionnels de meilleurs produits de construction. Dans notre firme, nous avons une approche de conception bioclimatique, ce qui veut dire d’utiliser les attributs de l’environnement. Ce sont des automatismes que nous avons ici au bureau », mentionne Daniel Smith, dont le cabinet œuvre principalement dans la région de Montréal, mais aussi dans le Grand Nord du Québec, sans oublier sur quelques projets en Chine.

Plusieurs projets d’écoles

La firme Smith et Vigeant travaille sur plusieurs projets d’écoles, dont deux qui sont complétés. Parmi eux, l’agrandissement de l’école Fernand-Séguin du Centre de services scolaires de Montréal réalisé en consortium avec BGLA. « C’est une construction de deux étages en bois. Nous sommes très fiers de ce projet pour lequel Sabrina est responsable de la surveillance de chantier. Le client voulait un agrandissement d’une école de deux étages et c’était le moment de lui proposer une construction en bois. Nous avions par contre un argumentaire à faire pour les convaincre parce que c’était le premier bâtiment en bois en milieu urbain, alors que c’est de l’acier tout autour », lance M. Smith, qui souligne que certains promoteurs privés utilisent le gros bois d’œuvre dans leurs constructions et qu’ils s’en servent comme argument de vente auprès de locataires qui se soucient de l’environnement et du bien-être.

Sabrina Charbonneau a pris part aux premières discussions avec le Centre de services scolaire de Montréal afin de les convaincre d’utiliser le bois pour le projet de l’école Fernand-Séguin. « Il y avait vraiment un travail à faire pour informer et convaincre le client parce que l’utilisation du bois n’était pas dans ses habitudes. Nous avions plus de travail de notre côté pour le convaincre et ouvrir ses horizons. Le projet est fait à 75 % en ossature de bois légère. Il fallait aussi tenir compte des coûts. Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est que c’était le premier et qu’il va servir de modèle à d’autres firmes qui vont vouloir utiliser le bois. C’était une source de motivation pour nous parce qu’on savait que si on travaillait fort sur ce projet, on servirait de modèle », raconte-t-elle.

Faire de la place aux jeunes

Daniel Smith indique que c’était un automatisme pour lui de faire de la place aux jeunes au sein de l’entreprise. « Chez nous, toute l’équipe participe. Les jeunes sont plus conscientisés aux changements climatiques et à la protection de l’environnement. J’ai appris comment déléguer. On ne fonctionne pas de manière hiérarchique ».

Même son de cloche du côté de la jeunesse. « Nous nous sentons écoutés. C’est vraiment un travail d’équipe. Je n’ai pas l’impression d’être en dessous des décisions qui sont prises. Nos décisions sont collaboratives. Nous apportons de nouvelles idées, mais nous avons besoin de la sagesse de l’expérience de nos collègues », commente Sabrina Charbonneau.