Financé par le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois (remplacé par le Programme d’innovation en construction bois) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts
La Patinoire Bleu Blanc Bouge, gérée par la Fondation des Canadiens pour l’enfance, vise à promouvoir l’activité physique et les habitudes de vie saines chez les jeunes défavorisés âgés de 4 à 17 ans. Cette installation comprend une toiture en bois massif couvrant une superficie de 2526 m², servant de support à une patinoire extérieure réfrigérée d’environ 2060 m², achevée en 2019. La structure de la toiture est constituée de poutres intermédiaires et d’un platelage en bois lamellé collé, soutenue par des poutres principales arquées en bois lamellé collé, reposant sur des colonnes également en bois lamellé collé. La résistance latérale est assurée par des membrures de contreventement en bois lamellé collé.
En ce qui a trait aux émissions de GES liées à la fabrication des matériaux de structure du bâtiment réalisé, elles sont estimées à 121 429 kg eq. CO2, (59 kg éq. CO2/m2). La majeure partie de ces émissions provient des fondations (responsables de 62%) et des poutres et colonnes (responsable de 23%). En ce qui concerne les matériaux, l’acier d’armature des fondations et l’acier des assemblages contribuent ensemble à 44 % des émissions de gaz à effet de serre du scénario, dont l’acier d’armature représente plus de 80 % de ces émissions. Le bois en lamellé-collé représente quant à lui un peu moins du tiers des émissions totales de gaz à effet de serre de la structure modélisée, suivi par le béton des fondations, qui représente un quart de ces émissions totales.
Figure 1 – Émissions de GES attribuables à la structure du projet réalisé
Innovation proposée :
En termes d’innovations, la Patinoire Bleu Blanc Bouge présente plusieurs caractéristiques novatrices. Tout d’abord, l’utilisation du bois lamellé collé dans la structure de la toiture offre à la fois solidité, durabilité et esthétique naturelle. Cette approche durable s’aligne avec la mission de promouvoir des habitudes de vie saines chez les jeunes. De plus, l’organisation spatiale de la structure, avec des poutres principales arquées et des colonnes en bois lamellé collé, témoigne d’une conception ingénieuse permettant une distribution efficace des charges et assurant la stabilité de l’ensemble. Enfin, l’exclusion de la dalle de béton réfrigérée de l’analyse démontre une approche attentive à l’optimisation des ressources et à la réduction de l’empreinte environnementale.
Scénario de référence :
Dans le but d’évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre la structure du bâtiment réalisé et un scénario de structure plus standard, un scénario de référence doit être développé. Un scénario de référence probable est celui pour lequel aucun ou peu d’obstacles sont identifiés face à son implantation.
Le scénario de référence retenu, qui présente une géométrie identique à celle du projet réalisé, est un scénario dont l’ensemble des composantes structurales est en acier. Les émissions de GES liées à la fabrication de ce scénario sont estimées à 353 704 kg eq. CO2 (soit 172 kg eq. CO2/m2). Les poutres et colonnes sont responsables de 50% des émissions de GES tandis que la toiture est responsable de 29% des émissions de GES. En ce qui concerne les matériaux, l’acier d’armature des fondations et l’acier de la structure contribuent ensemble à la majorité des émissions de gaz à effet de serre du scénario de référence, soit 91 %. L’acier d’armature est responsable de 14 % des émissions de gaz à effet de serre attribuables à l’acier, tandis que le béton des fondations représente 9 % des émissions de gaz à effet de serre de la structure modélisée.
Figure 2 – Émissions de GES attribuables à la structure du scénario de référence
Résultat Gestimat :
La différence entre le scénario de référence et le bâtiment réalisé est principalement attribuable au type de structure utilisé, soit une structure avec du bois pour le bâtiment réalisé comparativement à une structure en acier pour le scénario de référence. Le choix du projet innovant au lieu du scénario de référence, scénario considéré comme standard, a permis d’éviter 232 275 kg eq. CO2 (soit 113 kg éq. CO2/m²).
Figure 3 – Comparaison des émissions de GES attribuables à la structure
du projet réalisé (1) et du scénario de référence (2)
À propos du Programme d’innovation en construction bois (PICB)
Le Programme d’innovation en construction bois (PICB)2 du ministère des Ressources naturelles et des Forêts soutient financièrement les entreprises et les organismes qui intègrent le matériau bois de façon innovante à un projet de construction ou de rénovation majeure dans les secteurs non résidentiels et multifamiliaux.
Il a pour but d’accroître l’utilisation du bois dans la construction et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des nouveaux bâtiments et des ouvrages de génie civil (comme les ponts).
Le programme appuie notamment les projets qui permettent de développer de nouvelles utilisations du bois ou qui nécessitent le déploiement d’efforts supplémentaires en raison du choix de ce matériau.
Le programme est financé dans le contexte du Plan pour une économie verte 2030. Il s’inscrit dans la Politique d’intégration du bois dans la construction et de son Plan de mise en œuvre 2021-2026.
Lien vers le Répertoire de projets de construction innovants en bois soutenus par le Programme d’innovation en construction bois et le Programme de vitrine technologique pour les bâtiments et les solutions innovantes en bois.