Si le fait de voir du bois apparent dans un bâtiment crée souvent un effet « Wow », ce n’est pas toujours la façon la plus judicieuse d’utiliser ce matériau. Dans certains projets, le bois se fait discret, mais pas moins innovant et exceptionnel. Le prix Ossature légère remis aux Prix d’excellence Cecobois se veut une façon pour Cecobois de mettre davantage en valeur la qualité et le caractère innovant des projets réalisés avec ce système structural et qui, souvent, sont de plus petite envergure.
En 2021, le jury a d’ailleurs particulièrement apprécié le fait que plusieurs projets présentés cette année dans les différentes catégories utilisaient une structure mixte jumelant les avantages de la construction massive en bois et de l’ossature légère en bois. « C’est le signe que le message de Cecobois en matière d’optimisation des systèmes structuraux a été entendu », croit Caroline Frenette, professeure au département de mathématiques, informatique et génie de l’Université du Québec à Rimouski et membre du jury.
Utilisée depuis des décennies, l’ossature légère en bois est en effet très bien maîtrisée et hautement économique, ce qui le rend très avantageux pour les bâtiments commerciaux, industriels et multirésidentiels, où les professionnels sont de plus en plus nombreux à le spécifier.
Photo : Stéphane Groleau
Lauréat 2017 : Siège social de STGM
Situé aux portes de l’écoquartier D’Estimauville, à Québec, ce bâtiment moderne et épuré se démarque par son utilisation abondante du matériau bois. Le ton est donné dès l’entrée, où le visiteur est accueilli par une façade de forme concave recouverte d’un revêtement en cèdre blanc de l’Est qui développera une teinte naturelle argentée avec le temps. Ce bâtiment est conçu selon les avantages de la construction à ossature légère en bois, qui s’avérait la solution structurale idéale pour ce projet en raison de la capacité portante limitée du sol. Les fermes peintes en blanc sont d’ailleurs laissées apparentes au deuxième étage, contribuant à l’élégance et à la luminosité des espaces intérieurs tout en accentuant la fierté d’utiliser ce système structural. Simple, bien détaillée et économique, la structure du toit a permis des portées libres de 13 m, créant un environnement de travail complètement ouvert. En plus de l’utilisation abondante du matériau bois, les concepteurs ont intégré plusieurs technologies novatrices en termes de développement durable.
Photo : Alexandre Guérin
Lauréat 2019 : CLSC Naskapi
Situé sur le 54e degré de latitude nord, le projet a grandement été influencé par le climat rigoureux de l’endroit. Il tire également efficacement profit des variations formelles et structurales possibles du système à ossature légère en bois préfabriqué. D’une part, les conditions du sol, plutôt humide, n’étaient pas favorables à un bâtiment plus lourd. D’autre part, l’ossature légère préfabriquée en bois s’avérait la solution la plus économique et la plus efficace en termes de méthode de construction, d’approvisionnement et de transport. C’était également le système de construction le plus rapide, un élément capital dans le contexte où, à cette latitude, le sol n’est complètement dégelé que trois ou quatre mois par année.
L’Ossature légère en bois a aussi permis de réaliser la configuration complexe de la toiture en tôle galvanisée et émaillée de hauteur variable, laquelle permet un écoulement des vents qui favorise le dégagement naturel de la neige. La géométrie de ce bâtiment d’un étage est d’ailleurs assez unique, les pans de toit descendant parfois jusqu’au sol, ce qui n’est pas sans rappeler le profil des paysages environnants : ouverts et relativement plats avec de petites élévations.
Photo : Marc-Antoine Méthot
Lauréat 2021 : Promenade des Forts
Parmi les premiers projets de six étages à ossature légère en bois au Québec, La Promenade des Forts compte 72 unités de logement locatif dans un quartier urbain de Lévis. C’est par souci environnemental qu’une structure en bois a été choisie dans ce cas-ci. Autre innovation de taille : l’immeuble est également le premier du genre à inclure des cages d’escaliers et d’ascenseurs en bois lamellé-cloué, permettant ainsi de limiter le risque de tassement différentiel avec le reste de la charpente. Efficace, économique et innovant, ce bâtiment est le fruit d’un travail concerté rentre les différents professionnels impliqués. «Je trouve que les promoteurs devraient intégrer l’ingénieur en structure le plus tôt possible dans les projets de 5-6 étages en bois», conseille Marc-Antoine Méthot, ingénieur associé chez CIME Consultants. Or, dans le cadre du processus habituel, l’architecte est le plus souvent intégré en premier. «Il arrive que nous recevions des plans d’architecture très avancés avec les aménagements intérieurs complétés avant même qu’un mandat nous soit octroyé, poursuit-il. L’intégration hâtive de l’ingénieur permet de guider l’architecte avec des informations extrêmement pertinentes telles que l’épaisseur des planchers, l’épaisseur et la position des murs porteurs et les portées maximales de poutrelle. Avec cette coordination préliminaire, l’architecte dessine ses plans une seule fois, ce qui fait en sorte que l’ingénieur se retrouve avec une conception efficiente. Au final, le client économise du temps, de l’argent et construit un bâtiment bien conçu qui saura bien réagir avec le temps», explique-t-il.
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