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Une tour en bois de 160 étages proposée pour New York

5 octobre 2020

Avec l’urgence climatique qui devient de plus en plus tangible, de nombreuses villes à travers le monde sont en mode solutions afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Structure en bois, énergie solaire, géothermie, éoliennes, large végétalisation et bureaux de travail à même les logements : le concept de la Tour Mandragore, une tour en bois de 160 étages à bilan carbone positif à New York, s’inscrit comme une réflexion sur la façon dont les bâtiments peuvent jouer un rôle de premier plan dans la lutte aux changements climatiques.

Ce projet imaginé par le cabinet d’architecture français Rescubika Studio a été proposé dans le cadre du concours City of Tomorrow, qui vise à faire émerger des solutions de construction et de rénovation capables de réduire les émissions de GES de la Ville de New York de 30 % d’ici 2030, puis de rendre la ville neutre en carbone en 2050. Sa silhouette inspirée de la Mandragore, cette plante dont la racine a une forme ressemblant étrangement à celle d’un être humain, se veut un symbole fort de notre rapport à la nature et de l’importance de préserver notre environnement afin de vivre en symbiose avec la planète.

Une utopie du bâtiment de demain

Bien entendu, ce genre de concours vise surtout à produire des concepts qui sortent des sentiers battus plutôt que des projets réels, ceci dans le but de faire émerger des idées novatrices. D’ailleurs, il est très peu probable que la Tour Mandragore voit réellement le jour, le terrain retenu pour ériger ce projet (Roosevelt Island, une île située dans l’East River entre Manhattan et Brooklyn) étant inconstructible, et même si la construction y serait un jour permise, les règles d’urbanisme actuelle dans cette portion de New York autorisent seulement des bâtiments de 3,5 étages, soit 157 de moins que ce que propose la Tour Mandragore. Mais on peut certainement se permettre de rêver et d’admirer l’ambition derrière le travail des concepteurs.

Plusieurs aspects de ce concept ont en effet de quoi surprendre. Tout d’abord, son envergure : avec ses 160 étages et ses 737 m de haut, il s’agirait du plus haut immeuble de la Grosse Pomme (pourtant une habituée des gratte-ciel) et elle occuperait le quart de l’île de Roosevelt Island.

Mais le projet de la Tour Mandragore a ceci d’intéressant qu’elle propose un bâtiment de très grande hauteur qui agirait comme un immense puits de carbone. Ses concepteurs ont même la prétention qu’il serait un immeuble à bilan carbone positif, donc qu’il absorberait et séquestrerait tout au long de sa vie plus de carbone que ce que produiraient sa construction et son exploitation.

Pour y arriver, le bâtiment miserait notamment sur l’utilisation de matériaux plus durables, comme le bois. Ce qui n’est pas clair, cependant, c’est si le bois sera utilisé pour toute la structure du bâtiment, ou seulement pour une partie. Impossible également de savoir pour le moment quelles techniques constructives seront utilisées.

Les besoins énergétiques du bâtiment seront assurés en partie par 36 éoliennes situées sur le toit ainsi que par 27 137 m2 de panneaux photovoltaïques. Et pour minimiser les besoins en énergie, le recours à la géothermie de faible profondeur est envisagé.

À ces technologies s’ajoute une impressionnante végétation intégrée à même le bâtiment : 8300 buissons, 1600 arbres et 7711 m² de murs plantés seraient dispersés sur toute la hauteur de la tour. Le carbone séquestré pendant leur croissance contribuerait ainsi à assainir l’air de la ville de New York.

Penser l’après-covid

Bien entendu, le contexte actuel inspire les architectes, et ce projet n’y fait pas exception. La Tour Mandragore propose ainsi dans chacun de ses nombreux logements des bureaux adaptés au télétravail, encourageant ainsi cette pratique qui est devenue la nouvelle réalité de beaucoup de travailleurs.

De plus, chaque étage est ceinturé de balcons où on aperçoit même des piscines, ce qui permettra d’étendre les logements de l’intérieur vers l’extérieur, un concept que l’on voit émerger dans plusieurs autres concepts de bâtiments post-covid comme celui  de quartier futuriste imaginé par Vincente Guallart.